Nouveau plan social chez SAP qui veut supprimer 4.400 emplois dans le monde

Informatique quantique, intelligence artificielle, Blockchain, Internet des objets... pour mieux se déployer dans ces secteurs d'avenir, l'éditeur de progiciels de gestion intégrée mondialement connus opère une nouvelle restructuration de ses effectifs, espérant dès 2019 un chiffre de départs volontaires sensiblement plus élevé qu'en 2015, quand 3.000 personnes avaient quitté l'entreprise. Etats-Unis et Allemagne seront les plus touchés par ces suppressions de postes.
Chaque dollar gagné avec cette restructuration sera réinvesti dans nos comptes et pour créer de nouveaux emplois, a détaillé le patron américain du groupe Bill McDermott (ici lors de la présentation des résultats annuels, le 24 janvier 2017).
"Chaque dollar gagné avec cette restructuration sera réinvesti dans nos comptes et pour créer de nouveaux emplois", a détaillé le patron américain du groupe Bill McDermott (ici lors de la présentation des résultats annuels, le 24 janvier 2017). (Crédits : Reuters)

L'annonce d'un plan de restructuration incluant le départ d'environ 5% de ses effectifs monde, dès 2019, est tombée ce mardi en marge de la présentation des résultats annuels du géant technologique allemand SAP, spécialiste du logiciel d'entreprises. SAP précise qu'il s'agit d'un plan de départs volontaires et dit s'attendre dans ce cadre à la suppression de 4.400 postes à travers le monde, principalement aux Etats-Unis et en Allemagne, a précisé à l'AFP, un porte-parole du groupe, Benjamin Nickel.

Le groupe avait seulement évoqué en conférence de presse mardi des départs "un peu plus élevés" qu'en 2015, lorsque 3.000 personnes avaient quitté SAP.

"Nous allons déplacer nos effectifs et nous concentrer sur les secteurs les plus essentiels pour SAP, l'intelligence artificielle (IA), le blockchain, l'Internet des machines (IOT), et l'informatique quantique (...); chaque dollar gagné avec cette restructuration sera réinvesti dans nos comptes et pour créer de nouveaux emplois", a détaillé le patron américain du groupe Bill McDermott.

Ce programme coûtera à l'entreprise entre 800 et 950 millions d'euros en 2019, mais devrait permettre d'économiser jusqu'à 850 millions d'euros à partir de 2020.

Chiffre d'affaires et bénéfice net 2018 en dessous des attentes

En 2018, l'éditeur spécialiste des progiciels a enregistré (en normes comptables IFRS) un bénéfice net de 4,09 milliards d'euros (+1% sur un an) et un chiffre d'affaires de 24,71 milliards d'euros, en dessous de la fourchette prévisionnelle.

Côté opérationnel, l'éditeur de SAP et Hana, ses logiciels les plus connus, a dégagé un bénéfice d'exploitation en hausse de 17% sur un an, à 5,71 milliards d'euros.

Dans le détail, au dernier trimestre, les souscriptions dans le "cloud" - la location de logiciels en ligne - et les recettes liées aux services d'assistance (en normes comptables IFRS) ont augmenté de 41%, tandis que celles liées à la vente de licences de ces logiciels a progressé de seulement 2%.

"Après une croissance ininterrompue et sans précédent, nous allons aller encore plus loin en nous lançant dans le secteur de l''experience management'", s'est félicité le patron du groupe, Bill McDermott dans un communiqué.

Le cloud, toujours le principal moteur de croissance

SAP s'est en effet offert pour 7 milliards d'euros en novembre 2018 l'américain Qualtrics, spécialiste de cette technique d'utilisation d'un spectre élargi de données sur l'entreprise (image, clients, réseaux sociaux) pour affiner sa gestion des entreprises. Il s'agit de sa plus importante acquisition depuis Concur en 2014, le spécialiste du traitement des notes de frais et ordres de mission en entreprises.

Lire aussi : Gestion des notes de frais : SAP Concur s'attaque au marché des PME

Le groupe de Walldorf vise un triplement des abonnements dans le "cloud" d'ici 2023, le principal moteur de sa croissance ces dernières années. Cette division offre des revenus plus récurrents que la vente ponctuelle d'une licence de logiciel, bien que les marges soient moindres.

La Bourse chahute le cours de l'action

Pour 2019, le principal concurrent de l'américain Oracle vise toujours une progression des revenus du "cloud" entre 6,7 et 7 milliards d'euros et une hausse de sa marge opérationnelle de 7,5% à 11,5% pour qu'elle atteigne entre 7,7 et 8,0 milliards d'euros.

A la Bourse de Francfort, l'action de SAP reculait vers 11h45 GMT de 2,20% à 90,33 euros, en queue d'un DAX stable.

(avec AFP)

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