Le Paris Saint-Germain et l'Ecole Polytechnique lançaient début mars un concours sur le thème de la data appliquée au sport, avec comme premier prix le financement d'une thèse à hauteur de 100.000 euros.
Pour présenter cette démarche d'open innovation inopinée, le club et l'école ont choisi Agorize, une startup française qui lève aujourd'hui 13 millions d'euros en série B. Déjà présente sur trois continents, la jeune pousse espère accélérer son développement international et passer de 75 à 120 employés à temps plein d'ici la fin de l'année.
Le logiciel d'Agorize permet à des entreprises de lancer, gérer, et diffuser des concours d'innovation, des appels à projets ou des candidatures à des programmes. Microsoft, Thalès, Seb, Allianz, Orange ou encore Veolia font parti des nombreux grands groupes a avoir fait appel à la startup.
"L'idée, c'est que nous accompagnons les entreprises dans la création de leurs quatre ou cinq premiers challenges, puis qu'ils fonctionnent en autonomie sur les suivants", détaille Charles Thou, cofondateur et directeur de la startup.
Il cite Deutsche Telekom, qui, après quatre challenges présentés avec l'aide d'Agorize, a géré seul les 25 suivants.
"On peut proposer des services clés en main, ou simplement servir de support", précise-t-il.
Leur logiciel SaaS (Ndlr : software as a service, auquel les clients doivent s'abonner pour l'utiliser) s'adapte aux demandes : le challenge peut être hébergé sur le site d'Agorize, sur un site dédié ou directement chez le client. Une fois l'annonce publiée, les cinq millions de potentiels "innovateurs" revendiqués par la jeune pousse peuvent s'inscrire au challenge, et avoir une chance de remporter des lots sous toutes les formes de l'argent, des produits, une formation, de la publicité, un emploi et bien d'autres encore. La startup les divise en trois catégories : étudiants, startups et développeurs. Elle limite ensuite l'annonce à certains de ces groupes selon les besoins du client. Libre à l'entreprise de présenter le challenge et de l'évaluer comme elle le souhaite.
Pour l'hyper-croissance, cap sur l'Asie
"Les démarches d'open innovation et l'organisation de hackathons se développent énormément, et le marché gagne en ampleur", constate Charles Thou.
Créée en 2012, la startup avait effectué une levée de fonds en série A de 2,6 millions d'euros en 2014. Récemment, et grâce à l'ouverture de bureaux à Stuttgart, Montréal, Singapour, Hong-Kong ou encore Tokyo, Agorize réalisait la moitié de son chiffre d'affaire (non communiqué) hors de la France. Cette tendance devrait s'accentuer. Grâce à ces nouveaux fonds, le champion français de l'open innovation va recruter de nouvelles équipes commerciales, notamment locales.
Agorize compte également investir en R&D pour la partie développement de son logiciel.
"C'est un logiciel générique mais qui doit pouvoir s'adapter, et aujourd'hui la feuille de route devient souvent trop longue à cause des différentes demandes particulières", regrette le cofondateur.
Pour l'améliorer, la startup a recruté un nouveau directeur technique Sami Touil, passé par SAP, et plus récemment chef d'équipe de développement chez la licorne française Criteo.
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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