Bestmile, logiciel d’optimisation de flottes automobiles, lève 16,5 millions de dollars

Avec cette série B, la startup suisse Bestmile souhaite renforcer sa présence en Europe, aux États-Unis et se lancer au Moyen-Orient. Parmi ses clients français, figurent Keolis (détenu à 70% par la SNCF) ou encore la RATP.
Anaïs Cherif
Au total, Bestmile a levé 31 millions de dollars depuis sa création en 2014 en Suisse.
Au total, Bestmile a levé 31 millions de dollars depuis sa création en 2014 en Suisse. (Crédits : Bestmile)

Bestmile veut accélérer son internationalisation. La startup suisse vient de boucler une série B de 16,5 millions de dollars (environ 14,8 millions d'euros), menée auprès de Blue Lagoon Capital et Translink Capital. Les investisseurs historiques - Serena, Road Ventures, Partech Partners, Groupe ADP et Airbus Ventures - ont également remis au pot. Au total, la jeune pousse a levé 31 millions de dollars (un peu moins de 28 millions d'euros) depuis sa création en 2014.

Bestmile délivre à ses clients un logiciel SaaS (logiciel en tant que service, reposant sur une logique d'abonnement et non de licence) permettant d'optimiser la gestion de flottes de véhicules, qu'ils soient conventionnels ou autonomes. "En 2014, nous avons remarqué que les sociétés se focalisaient uniquement sur le développement de technologies pour le véhicule autonome lui-même", raconte Raphaël Gindrat, Pdg et co-fondateur de Bestmile.

"Selon nous, pour maximiser les bienfaits de ces véhicules, il faut aussi s'intéresser à leur optimisation afin de favoriser les transports partagés, par exemple. C'est pourquoi notre logiciel est pensé comme la tour de contrôle d'un aéroport, permettant de gérer tous types de véhicules, indépendamment des constructeurs et opérateurs."

L'abonnement repose sur un prix variable selon la taille de la flotte et le type de véhicule. "Cela peut aller de quelques dizaines d'euros à plusieurs centaines d'euros par mois et par véhicule", estime le cofondateur. La jeune pousse, qui n'est pas encore rentable, dit avoir réalisé un chiffre d'affaires en 2018 de "quelques millions de dollars".

Fluidifier le trafic

Concrètement, le logiciel permet de déterminer quel véhicule effectue une course donnée à un moment donné. "Notre plateforme utilise trois grandes familles de données pour fonctionner : les informations issues du véhicule autonome lui-même (vitesse, état de la batterie...), les données récoltées auprès des passagers (réservations, par exemple), et enfin, les données relatives aux villes (état du trafic, météo...)", liste l'entrepreneur. Cela permet, par exemple, d'anticiper les recharges des véhicules autonomes pour qu'ils soient toujours disponibles.

"Avec un partage de véhicule efficace, nous estimons qu'il est possible de diviser par dix la taille d'une flotte, pour le même nombre de passagers transportés", chiffre Raphaël Gindrat.

L'objectif : fluidifier le trafic pour les villes, pour tenter in fine de réduire la pollution et les accidents. Initialement, Bestmile se destinait uniquement aux véhicules autonomes. "Comme nous sommes dans une période de transition entre conduite humaine et autonome, et que cela devrait durer encore 15/20 ans, nous avons décidé de créer une plateforme unique permettant de gérer tous les types de véhicules à la fois", justifie le Pdg.

Cibler les États-Unis, l'Europe et le Moyen-Orient

Bestmile revendique actuellement une quinzaine de clients dans le monde. Ils sont principalement implantés aux États-Unis et en France - dont Keolis (détenu à 70% par la SNCF) et la RATP. Au total, une centaine de véhicules sont actuellement gérés via Bestmile. "Notre nombre de clients devrait doubler dans les douze prochains mois", prédit le cofondateur.

C'est pourquoi cette rentrée d'argent frais va permettre à Bestmile de nouer des partenariats et développer la commercialisation de son logiciel pour renforcer sa présence aux États-Unis et en Europe, et de se lancer au Moyen-Orient. "Nous regardons également certains marchés ciblés en Asie, comme le Japon, la Corée ou Singapour", précise Raphaël Gindrat. La startup de 55 employés devrait faire grimper ses effectifs à 70 personnes dans les prochains mois. La technologie étant créée en interne, actuellement 35 personnes sont des développeurs. Bestmile va continuer d'affiner son logiciel en travaillant notamment sur les courses à la demande.

Anaïs Cherif

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