Difficile de tirer son épingle du jeu dans le monde féroce des formations intensives au code, ou bootcamp dans le jargon. Forte d'une grande résilience et adaptabilité depuis le début de la crise de la Covid-19, la startup espagnole Ironhack, implantée à Paris depuis 2017, réussit une deuxième levée de fonds de 16,5 millions d'euros pour passer un nouveau cap dans sa croissance. Les fonds d'investissement Lumos Capital Group (Etats-Unis), Endeavor Catalyst (Irlande) et ses investisseurs historiques Brighteye (France) et Creas (Danemark) participent au tour de table.
Formations de neuf semaines intensives à quatre métiers du numérique
Créée à Madrid en 2013, Ironhack propose la même recette miracle de formation rapide et intensive aux métiers du numérique, que la plupart de ses concurrents, à commencer par les français Le Wagon ou Simplon : neuf semaines de formation, dans lesquelles les élèves apprennent en mode accéléré le code. Ironhack forme à quatre métiers sous tension : développeur web, data analyste, designer UX/UI, et désormais expert en cybersécurité.
"A la fin de l'expérience, les étudiants sont prêts à travailler. On leur offre une dernière semaine intensive de coaching avec des entreprises partenaires pour les préparer au recrutement, et on les aiguille ponctuellement pendant les trois mois suivants", ajoute Manon Pellat, la directrice générale d'Ironhack France.
Depuis son lancement, Ironhack affirme avoir formé plus de 8000 étudiants, dont 900 à Paris. La startup revendique un taux d'employabilité de 89% six mois après la fin de la formation, et un public-cible essentiellement composé de personnes en situation de reconversion professionnelle ou des demandeurs d'emplois.
Pivot rapide dès le premier confinement
Ironhack a suivi la même trajectoire de croissance que la plupart de ses concurrents : une fois la preuve de concept validée dans sa ville de naissance (Madrid), la startup a rapidement déployé son concept dans plusieurs villes, où elle a ouvert des "campus". Il y a en huit aujourd'hui : deux en Espagne (Madrid et Barcelone), un en France (Paris), aux Pays-Bas (Amsterdam), Allemagne (Berlin), Portugal (Lisbonne), Etats-Unis (Miami), Mexique (Mexico) et Brésil (Sao Paulo). Comme Le Wagon et d'autres, Ironhack a également lancé une offre BtoB, destinée aux entreprises pour leur permettre de combler leurs besoins sur les métiers sous tension de la tech, y compris en période de crise économique majeure puisque la Commission européenne estimait l'an dernier qu'il manquerait 200.000 postes dans le numérique en 2022 dans l'UE.
Le confinement de mars 2020 a forcé Ironhack à basculer rapidement dans les formations à distance. "Le confinement nous a frappés de plein fouet juste avant une nouvelle cession. On a pivoté en urgence sur un modèle 100% distanciel, on a formé nos professeurs pour donner des cours sur Zoom, on a mis en place des outils de tutoring tous les jours et on a beaucoup travaillé pour transposer l'expérience Ironhack dans le monde virtuel, avec la convivialité et l'esprit de promo qui la caractérise", raconte Manon Pellat.
La crise, un accélérateur de business
La nouvelle levée de fonds devra financer les évolutions de la startup en 2020. L'argent doit servir à accélérer le développement de ses cours en ligne -en anglais- et les ouvrir à des personnes qui vivent hors des pays où Ironhack dispose d'une présence physique, même si la startup n'a pas renoncé à ouvrir de nouveaux campus. La crise économique et la numérisation rapide de l'économie et de la société sous l'effet de la pandémie, offrent aux entreprises de formations rapide comme Ironhack une opportunité majeure puisque les projets de reconversion -volontaire ou forcés- sont amenés à se multiplier.
L'entreprise va aussi déployer son offre BtoB et s'engage également pour la mixité femmes/hommes dans l'univers très masculin de la tech. Un partenariat signé avec l'application Vinted -utilisée essentiellement par des femmes- a permis de donner une bourse à plus de 500 femmes. Dans le domaine de l'inclusion numérique, Inronhack a signé des partenariats avec la Ville de Paris (ParisCode), Pôle Emploi ou encore la plateforme Indeed, pour financer la formation de nombreux demandeurs d'emplois. L'argent de la levée de fonds devrait lui permettre de bâtir de nouveaux partenariats avec des acteurs institutionnels, associatifs et privés.
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