Cosmo Tech lève 18 millions d'euros pour imposer "l'intelligence augmentée" dans les grands groupes

La startup basée à Lyon édite des logiciels de simulation qui s'appuient à la fois sur l'expertise humaine et l'analyse des données, pour permettre aux dirigeants d'anticiper les impacts des décisions stratégiques.
Sylvain Rolland
Fruit du transfert d'une technologie développée avec l'ENS de Lyon, résultat de dix années de recherche et de développement, les logiciels de CosmoTech s'adressent surtout aux secteurs de l'énergie, des transports et des mobilités, même s'ils pourraient être adaptés à tous les secteurs.
Fruit du transfert d'une technologie développée avec l'ENS de Lyon, résultat de dix années de recherche et de développement, les logiciels de CosmoTech s'adressent surtout aux secteurs de l'énergie, des transports et des mobilités, même s'ils pourraient être adaptés à tous les secteurs. (Crédits : Pixabay / CC)

Peut-on maîtriser l'effet papillon en entreprise, c'est-à-dire les multiples conséquences -financières, sociales, sur le moyen et long terme- entraînées par la prise d'une décision stratégique ? C'est le pari de la startup lyonnaise Cosmo Tech, qui annonce mardi 11 septembre le succès de sa série B de 18 millions d'euros, réalisée auprès des fonds Inven Capital, Cemag Invest et C.Entrepreneurs, aux côtés des investisseurs historiques Aster, Sofimac Innovation, Crédit Agricole Créattion, Total Energy Ventures et BNP Paris Développement.

L'intelligence augmentée pour répondre aux questions à plusieurs milliards

Pour se distinguer dans le secteur de plus en plus concurrentiel d'aide à la décision grâce au big data (l'analyse des données à grande échelle) et à l'intelligence artificielle, Cosmo Tech mise sur le concept d'intelligence augmentée. L'entreprise propose des logiciels de simulation dont la particularité est de s'appuyer à la fois sur l'expertise humaine et sur l'analyse des données, pour anticiper au mieux les conséquences des décisions stratégiques, y compris à long terme, des dirigeants de grands groupes.

"Lorsqu'on prend des décisions majeures qui se chiffrent en milliards d'euros, on ne peut pas appréhender leurs conséquences, qui sont extrêmement complexes en raison d'un effet cascade, uniquement à partir des données. Nous avons réussi à modéliser l'intelligence humaine, c'est-à-dire traduire l'expertise métier en langage informatique, puis à l'intégrer dans des logiciels", explique Hugues de Bantel, le cofondateur de l'entreprise.

Fruit du transfert d'une technologie développée avec l'ENS de Lyon, résultat de dix années de recherche et de développement, les logiciels de CosmoTech s'adressent surtout aux secteurs de l'énergie, des transports et des mobilités, même s'ils pourraient être adaptés à tous les secteurs. La startup revendique une vingtaine de clients, uniquement des grands groupes, dont RTE, Alstom et Nexans. Elle commercialise ses solutions en mode SaaS, via un abonnement annuel qui coûte en moyenne "plusieurs centaines de milliers d'euros".

Pour RTE par exemple, les logiciels de Cosmo Tech ont simulé les conséquences des investissements pour la maintenance du réseau. "Le changement des pylônes par exemple a des impacts financiers bien sûr mais on va aussi calculer comment cela impacter les ressources humaines, la résilience du réseau et l'environnement, et comment ces impacts vont eux-mêmes devoir être gérés", précise Hugues de Bantel.

A la conquête du marché européen

"La capacité de Cosmo Tech à exploiter la valeur cachée dans des systèmes industriels complexes est unique", s'enflamme Ivo Nĕmejc, le directeur des investissements chez Inven Capital, qui parie que les solutions développées par la startup deviendront rapidement "des standards dans la gestion des actifs, la planification de projets et la mobilité".

Cette série B de 18 millions d'euros, qui suit une première levée de fonds de 3,8 millions d'euros et d'une extension de 3 millions d'euros en 2017, devrait permettre à Cosmo Tech de recruter une équipe commerciale de choc pour "accélérer la diffusion sur le marché de nos solutions logicielles". La startup compte aussi se déployer à l'international, en commençant par l'Europe. "Les canaux de vente directe seront complétés par des partenariats forts avec des consultants, éditeurs de logiciels et intégrateurs stratégiques", ajoute la startup.

Sylvain Rolland

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Commentaire 1
à écrit le 11/09/2018 à 9:08
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Dans un premier temps les grands groupes feraient mieux d'investir massivement dans l'intelligence naturelle hein. La charrue avant les bœufs on sait tous ce que ça fait. Rien !

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