Le startup studio TechnoFounders récolte 23 millions d'euros pour financer la deeptech

Créé en 2017, TF Participations, le véhicule d'investissement dédié aux startups deeptech du startup studio TechnoFounders, se dote de 23,4 millions d'euros pour financer, en co-investissement, de nouvelles pépites qui créent des innovations de rupture.
Sylvain Rolland
La startup Cerbair, qui a mis au point une technologie de rupture de détection des drones malveillants, fait partie du portefeuille du startup studio TechnoFounders spécialisé dans la deeptech.
La startup Cerbair, qui a mis au point une technologie de rupture de détection des drones malveillants, fait partie du portefeuille du startup studio TechnoFounders spécialisé dans la deeptech. (Crédits : Cerbair)

C'est un chaînon important de l'écosystème deeptech français. En repérant des innovations de rupture créées dans des laboratoires, des universités et des centres de recherche, puis en finançant des entrepreneurs pour les porter sur le marché, le startup studio TechnoFounders a déjà permis l'éclosion d'une jolie poignée de startups deeptech, un domaine stratégique pour la France dans la compétition technologique mondiale.

Pour trouver et lancer sur le marché de nouvelles pépites, le véhicule d'investissement de TechnoFounders, TF Participations, annonce mardi 10 juillet avoir réuni 23,4 millions d'euros, deux ans après les 5 millions d'euros levés par TechnoFounders. L'argent provient du "Fonds French Tech Accélération" de Bpifrance, qui injecte à lui seul 7 millions d'euros via le PIA (programme d'investissement d'avenir), ainsi que plusieurs business angels et family offices, dont Groupama Rhône-Alpes. L'objectif : co-investir avec d'autres acteurs dans les startups créées et développées par le startup studio, à différents stades de maturité mais surtout en amorçage.

"Le financement de ces startups nécessite de prendre un risque technique avant de pouvoir faire appel au capital-risque traditionnel : c'est le rôle du véhicule TF Participations qui nous permet d'accélérer le développement de pépites inédites", précise Pierre Le Blainvaux, polytechnicien et cofondateur de TechnoFounders avec son frère jumeau Olivier Le Blainvaux.

Lire aussi : Plan Deep tech : 800 millions d'euros d'aides nouvelles pour l'innovation de rupture

Déjà 6 deeptech lancées et 9,5 millions d'euros levés

Fondé en 2014 par Yves Matton, Pierre et Olivier Le Blainvaux, TechnoFounders collabore avec la plupart des grands instituts de recherche français : CNRS, INRIA, INRA ou encore CNES. Le startup studio repère aussi des technologies à fort potentiel dans les "sociétés d'accélération du transfert de technologies" (SATTs). Les projets qui déménagent ensuite dans le startup studio sont "principalement issus d'équipes de recherche reconnues, sans porteur industriel ni financier, et avec des perspectives de développement et de commercialisation bien identifiées", précise l'entreprise.

De fait, TechnoFounders s'active surtout dans les domaines de la sécurité, du commerce, de l'agriculture et de la santé, des secteurs en demande d'innovations et avec des débouchés industriels possibles en raison de la présence de champions mondiaux en France. Depuis 2014, six startups, sélectionnées sur plus de 1.000 dossiers, ont été créées à TechnoFounders et sont toujours actives. Elles ont levé en tout 9,5 millions d'euros et créé 45 emplois. Il s'agit de Cerbair (détection de drones malveillants), Digeiz (mesure des parcours visiteurs en magasin sans exploitation de données personnelles), UV Boosting (alternative aux pesticides en stimulant les défenses des végétaux), Stimuli (nouveau traitement pour la vessie hyperactive), Spinofrin (optimisation des principes actifs des molécules) et Neofarm (fermes technologiques éco-responsables).

Le modèle du startup studio adapté aux deeptech

Le modèle du startup studio (l'inventeur d'une solution fait appel à la structure qui l'aide à la développer en lui apportant les compétences nécessaires), apparaît particulièrement intéressant pour les deeptech, ces startups à très haute valeur ajoutée technologique, dont beaucoup restent "coincées" dans les laboratoires en raison de la difficulté de les transférer sur le marché, notamment à cause de phases de R&D plus longues que celles des startups "classiques" et d'un grand besoin de financement pour les brevets et les actifs physiques, avec un retour sur investissement plus tardif.

"La France possède une incroyable richesse en termes de travaux de recherche innovants, mais leur potentiel est encore peu exploité car beaucoup d'équipes de recherche expérimentées ne souhaitent pas se transformer en entrepreneurs", relève Pierre Le Blainvaux.

Le soutien de Bpifrance à TechnoFounders apparaît logique : le vaisseau amiral de l'innovation française a annoncé en début d'année un vaste plan deeptech doté d'environ 2 milliards d'euros au total, dont 800 millions d'euros d'aides nouvelles. Renforcer les ponts entre le monde académique et celui de l'entrepreneuriat est l'une des priorités de ce plan.

Sylvain Rolland

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