Si le web était un Etat, il serait sur le point de devenir la cinquième puissance économique mondiale. Avec une production évaluée à 4.200 milliards de dollars en 2016, l'économie d'Internet passerait ainsi devant celle de la France (2.800 milliards de dollars en 2011 selon le FMI). Seuls les Etats-Unis, la Chine, le Japon et l'Allemagne resteraient plus riches, en dollars courants. Pour le cabinet de conseil en management Boston Consulting Group (BCG), qui a publié ce chiffre cette semaine, l'Allemagne elle-même serait coiffée au poteau, l'étude plaçant l'Inde à la 4e place mondiale.

Trois milliards d'internautes en 2016

"Depuis le jour où le premier nom de domaine a été enregistré, en 1985, Internet n'a pas cessé de croître", notent les rédacteurs de cette étude. Ces derniers prévoient même que, d'ici à quatre ans, ce pays virtuel comptera trois milliards d'habitants, soit quasiment la moitié de l'humanité.

En conséquence, le web comptera bien sûr de plus en plus dans les économies des pays du G20. En Grande-Bretagne, où le poids d'Internet est le plus fort, il représente déjà 8,3% du produit intérieur brut (PIB). Les deux autres pays où il contribue le plus à la richesse sont la Corée du Sud (7 ,3% du PIB) et la Chine (5,5%). En France, Internet générait près de 3% du PIB en 2010, soit environ 1 point de moins que la moyenne du G20 (4,1%).

Internet, plus fort que le café en France

Dans les années à venir, nul doute qu'Internet comptera bien davantage dans l'économie française. Déjà, les consommateurs font partie de ceux qui y sont le plus attachés. Ainsi, pour 61% des Français, plutôt arrêter le café que se passer d'Internet ! Pour évaluer ce que représente la Toile aux yeux des consommateurs, le cabinet BCG a en effet demandé à près de 10.000 internautes dans le monde de choisir entre un type de bien ou service et l'utilisation d'Internet. Résultat : les Français préfèrent se priver de fast food (pour 86% d'entre eux), d'alcool (69%) ou de chocolat (66%) que de leur connexion. Le temps passé en ligne - 23,7 heures en moyenne par semaine - concorde avec la place prépondérante qu'occupe désormais le web dans nos vies. Les plus mordus n'hésitent pas non plus à lui accorder plus d'importance que leur voiture (23%) ou même le sexe (16%) ou même... la douche (5%).

Les internautes hexagonaux semblent d'ailleurs les plus attachés à Internet. Des 13 pays évalués, la France est celui où les consommateurs surévaluent le plus ce service. Ils lui attribuent 3.350 euros par an en moyenne alors qu'en réalité, le coût du service de représente que 250 euros, selon cette même étude. Les Allemands, qui lui attribuent 2.640 euros par an, et les Britanniques, avec 2.555 euros, figurent parmi les autres internautes qui évaluent le plus fortement le coût de ce service.