C'est au tour de Facebook de s'intéresser aux cryptomonnaies. Le réseau social aux 2,07 milliards d'utilisateurs a annoncé mardi interdire la publicité pour des produits financiers et des services liés aux monnaies virtuelles. Toutes ses plateformes sont concernées par cette nouvelle politique - de Facebook à Instagram, en passant par Audience Network.
L'objectif affiché : éviter les arnaques. "Nous avons mis au point une nouvelle politique qui interdit les publicités faisant la promotion de produits financiers et de services fréquemment associés à des pratiques promotionnelles trompeuses ou mensongères, telles que les options binaires, les ICO (initial coin offerings) et les cryptomonnaies", écrit Rob Leathern, directeur de la gestion de produits de Facebook, dans une note de blog publiée mardi. Et de poursuivre :
"Nous voulons que les gens continuent de découvrir et d'apprendre sur des nouveaux produits et services à travers des publicités Facebook sans craindre des escroqueries ou des fraudes."
Pressions des régulateurs américains
Facebook a admis une politique "intentionnellement large", le temps d'améliorer ses techniques de détection de "pratiques publicitaires frauduleuses". L'entreprise de Mark Zuckerberg dit vouloir "rendre plus difficile la présence d'escrocs sur Facebook".
Dans ses conditions d'utilisations, la plateforme prohibe déjà la pub concernant les "prêts et avances sur salaires". Elle régularise également les annonces sur les prêts étudiants, les jeux de hasard et d'argent.
Cette interdiction survient alors que les régulateurs américains, la Securities and Exchange Commission (SEC), régulateur des marchés d'actions, et la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), celui des marchés à terme (produits dérivés), ont annoncé la semaine dernière poursuivre les personnes abusant de l'engouement pour les cryptomonnaies afin de commettre des escroqueries. Les régulateurs se disent très vigilants sur ces produits.
Une "contre-tendance" pour Zuckerberg
Début janvier, Mark Zuckerberg qualifiait les cryptomonnaies de "contre-tendance" aux systèmes centralisés
"Avec la montée en puissance d'un petit nombre de grandes entreprises technologiques - et de gouvernements utilisant la technologie pour surveiller leurs citoyens - beaucoup de gens croient maintenant que la technologie centralise le pouvoir plutôt que de le décentraliser" comme dans les années 1990, écrivait-il en guise de préambule, dans une publication sur sa page Facebook, postée le 4 janvier.
Le milliardaire poursuit : "Il y a des contre-tendances importantes à cet égard - comme le chiffrement et la cryptomonnaie - qui prennent le pouvoir des systèmes centralisés et le remettent entre les mains des gens." Mark Zuckerberg disait vouloir "étudier les aspects positifs et négatifs de ces technologies" afin de les "utiliser au mieux dans [ses] services".
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