"Fake news" : Facebook veut privilégier l'info locale

En pleine crise des fake news, Facebook veut redevenir un réseau social. Il a déjà annoncé vouloir privilégier les publications des proches mi-janvier. Le géant américain entend désormais mettre en avant l'actualité locale. Vivement critiqué pour son manque d'efficacité dans sa lutte contre la désinformation, Facebook communique tous azimuts depuis le début de l'année.
Anaïs Cherif
Facebook revendique 2,07 milliards d'utilisateurs.

Critiqué pour faciliter la désinformation, Facebook communique tous azimuts. Depuis le début du mois, le géant américain veut afficher sa lutte contre les fake news, ces fausses nouvelles virales. Dernière annonce en date : le réseau social aux 2,07 milliards d'utilisateurs va privilégier les informations locales sur son fil d'actualité, créé en 2006.

"Les informations locales nous aident à comprendre ce qui est important pour notre communauté, elles ont un impact sur nos vies", écrit le dirigeant et co-fondateur de Facebook Mark Zuckerberg, sur sa propre page"Nous allons vous montrer davantage de publications provenant de médias situés dans votre ville, petite ou grande."

Pour déterminer ce qui est local, Facebook va analyser les liens cliqués par les internautes "dans une petite zone géographique", complète une note du blog du réseau social. Les informations locales apparaîtront en haut du fil d'actualité dans deux cas de figure : soir lorsque l'utilisateur suit un média local - comme Ouest-France par exemple, soit lorsque un ami partage une publication dans votre zone géographique. Ainsi, des blogs de voisinage peuvent également apparaître en priorité. Cette mise à jour est actuellement déployée aux Etats-Unis, avant d'être étendue à "d'autres pays au cours de l'année", avance Mark Zuckerberg.

Dans cette optique, Facebook teste depuis mi-janvier un onglet "Today in" (en français, aujourd'hui ici). Cette fonction regroupe des informations, des annonces et des événements locaux. Elle est actuellement en test dans 6 villes américaines - dont New-York et la Nouvelle Orléans, détaille Recode.

Diminuer le volume d'infos sur Facebook

Le pari du local a été annoncé par le jeune milliardaire le 19 janvier, sur sa page Facebook.

"Il y a trop de sensationnalisme, de désinformation et de polarisation dans le monde aujourd'hui, regrettait le co-fondateur. Les réseaux sociaux permettent aux gens de diffuser l'information plus rapidement que jamais, et si nous n'abordons pas spécifiquement ces problèmes, nous finissons par les amplifier."

Conséquence : Facebook entend diminuer le volume total d'informations diffusées sur sa plateforme. "Vous verrez moins de contenu public, y compris des nouvelles, des vidéos et des messages de marques. Après ce changement, nous nous attendons à ce que les informations représentent environ 4% du flux d'actualités, contre environ 5% aujourd'hui", expliquait Mark Zuckerberg.

Redevenir un réseau social

Cette annonce va dans le sens de la réforme du fil d'actualité, annoncée le 12 janvier. L'entreprise de la Silicon Valley dit vouloir privilégier les publications des proches au détriment des contenus de marques et de médias... Une façon de se recentrer sur son activité première : être un réseau social. Le géant américain a été vivement critiqué l'année dernière pour son manque d'efficacité dans sa lutte contre les fake news, popularisées lors du Brexit en 2016 et amplifiées lors de l'élection présidentielle américaine.

Mark Zuckerberg a eu l'idée de se concentrer sur les communautés locales lors de sa tournée des états américains l'année dernière, raconte-t-il sur sa page. Ce road-trip, qui faisait office de bonne résolution pour 2017, avait nourri des rumeurs d'ambitions présidentielles - démenties par le principal intéressé. "Beaucoup de gens m'ont demandé de baisser la pression sur les questions conflictuelles et de se concentrer plutôt sur des problèmes locaux concrets", avance l'entrepreneur. Conscient d'être critiqué de toutes parts, Mark Zuckerberg s'est donné pour mission de "réparer" Facebook en 2018. Il ne devrait pas chômer.

| Lire aussi : Quel projet politique pour Mark Zuckerberg, possible prétendant à la Maison-Blanche ?

Anaïs Cherif

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Commentaires 2
à écrit le 30/01/2018 à 18:39
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Aucune confiance dans ce nouveau super flic du web

à écrit le 30/01/2018 à 14:24
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C’est une bonne initiative : Plus l’information est mesuré , utile et neutre, pour le bien commun et pratique Ça peut être un «  lien » sain pour tous et toutes Il y a eu des phénomènes néfastes pour le bien commun.

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