Fake news : Facebook travaille sur sa neutralité en collaborant avec un média conservateur

Le réseau social s'apprête à faire entrer un média conservateur parmi ses partenaires pour vérifier les informations des articles signalés par ses utilisateurs. Jusqu'ici les médias avec qui Facebook collaboraient se déclaraient pour la plupart "neutres".
Jean-Christophe Catalon
Facebook a commencé à travailler dès décembre avec des sites américains spécialisés dans la traque des fausses informations comme PolitiFact.

Facebook poursuit son travail avec les médias dans la lutte contre la désinformation. Le réseau social projetterait de signer un partenariat avec l'hebdomadaire conservateur américain The Weekly Standard, selon les informations du site Quartz.

Il s'agit du premier média de droite avec lequel Facebook s'apprête à collaborer pour vérifier les informations circulant sur ses pages, depuis le lancement du programme de "fact-checking" ("vérification des faits", en français) fin 2016.

"Apaiser" le débat

Pour mémoire, le réseau social aux deux milliards d'utilisateurs a commencé à travailler dès décembre avec des sites américains spécialisés dans la traque des fausses informations comme PolitiFact. Pour être incluses dans le programme, ces plateformes doivent appliquer un ensemble de pratiques et être certifiées par le Poynter Institute, une école de journalisme installée en Floride. Il s'agit notamment de faire preuve de transparence dans la collecte de l'information et d'inclure des liens vers les sources dans les articles, afin que les lecteurs puissent y avoir accès.

Problème : l'essentiel des médias certifiés par cette école ne sont pas conservateurs (la plupart se déclarant neutres). Facebook est largement critiqué par les intéressés et certains, comme le site nationaliste Breitbart News (tenu par l'ex-conseiller de Donald Trump Steve Bannon), l'accusaient de favoriser la gauche, tout en diffusant lui-même de fausses informations.

Outre la question journalistique, ce choix de lier un partenariat avec un média conservateur permet surtout d'"apaiser" le débat, selon une source de Quartz. Avant de collaborer officiellement à la lutte contre les fake news sur Facebook, The Weekly Standard devra être intégré à la liste du Poynter Institute, ce qui peut prendre plusieurs semaines.

Vérifier les liens signalés par les utilisateurs

Ce programme de fact-checking est également présent en France depuis le mois de février. Pour ce faire, le réseau social s'est associé à huit médias (Le Monde, l'AFP, BFM-TV, France Télévisions, France Médias Monde, L'ExpressLibération et 20 Minutes).

Les utilisateurs doivent signaler les informations circulant sur le fil d'actualité qui leur paraissent fausses. Les liens signalés sont rassemblés sur un portail auquel ont accès les médias partenaires. Si deux "fact-checkers" établissent que le contenu relève de la "fake news", un drapeau apparaîtra sur la publication en guise de signalement pour les utilisateurs et l'algorithme le rendra moins visible.

>> Aller plus loin Facebook : derrière la communication, quelle efficacité contre les « fake news » ?

Jean-Christophe Catalon

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Commentaires 2
à écrit le 10/10/2017 à 16:44
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Donc Facebook ne sera plus le relais de publicités mensongères? Une bonne nouvelle pour ses utilisateurs.

à écrit le 10/10/2017 à 9:08
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C'est très intéressant étant donné que cela démontre qu'en néolibéralisme la neutralité, l'indépendance ne sont pas les bienvenues il faut forcément passer par des institutions conservatrices et donc rétrogrades. Ou comment entretenir l'opinion p...

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