Coup dur pour Didi : l'application du "Uber chinois" suspendue par Pékin pour violation des règles sur les données des clients

La Chine a suspendu l'application du groupe chinois Didi après avoir constaté "une violation grave de la réglementation en matière de collecte des données des utilisateurs". Pékin a exigé à l'entreprise de VTC de "corriger les problèmes existants" sur son application et "de protéger efficacement les informations personnelles des utilisateurs". Un coup dur pour le "Uber" chinois qui vient juste d'entrer à la Bourse de New York.
L'autorité chinoise de surveillance de la cybersécurité a indiqué que les investigations avaient révélé une infraction grave de la réglementation en matière de collecte et d'utilisation des données personnelles de la part de Didi Chuxing.
L'autorité chinoise de surveillance de la cybersécurité a indiqué que les investigations avaient révélé une "infraction grave de la réglementation en matière de collecte et d'utilisation des données personnelles" de la part de Didi Chuxing. (Crédits : Reuters)

Moins d'une semaine après son entrée à Wall Street sur le Dow Jones, le groupe chinois Didi, concurrent d'Uber, a vu son application utilisée par 500 millions d'utilisateurs suspendue par Pékin. L'autorité chinoise chargée de la cybersécurité a ordonné dimanche le retrait de l'application de services de VTC des boutiques en ligne après avoir constaté "une violation grave de la réglementation en matière de collecte des données des utilisateurs".

Cette décision survient deux jours après l'annonce de l'ouverture d'un enquête sur Didi Chuxing par cette même administration "pour prévenir des risques sur la sécurité de données nationales, garantir la sécurité nationale et protéger l'intérêt du public".

Surnommé le Uber chinois, Didi, qui a levé 4,4 milliards dollars à l'occasion de son entrée à la Bourse, avait vu son titre chuter de 5,30% à 15,53 dollars vendredi à la clôture de Wall Street à la suite de l'annonce de l'enquête de Pékin.

Son IPO avait été garanties par les banques Goldman Sachs, Morgan Stanley et JP Morgan.

Or, l'autorité chinoise de surveillance de la cybersécurité a indiqué dimanche que les investigations menées avaient révélé une "infraction grave de la réglementation en matière de collecte et d'utilisation des données personnelles" de la part de Didi Chuxing.

Le contrôle de la donnée par l'Etat

Pour éviter tous risques d'espionnage, la Chine impose aux entreprises, depuis une loi de 2017, de stocker les données sur son territoire. De fait, à l'instar de la Russie qui vient d'imposer aux entreprises étrangères de l'Internet d'ouvrir obligatoirement une filiale dans le pays, les Etats cherchent à garder le contrôle sur les données personnelles des utilisateurs.

Aussi depuis 2016, Pékin a mis en place un système de notation attribuant un crédit social à ses citoyens afin de sanctionner les mauvais comportements.

Fondé en 2012 par Cheng Wei, un ancien cadre du géant chinois du commerce en ligne Alibaba, Didi est disponible dans 15 pays, dont la Chine, la Russie et l'Australie. L'entreprise revendique 15 millions de chauffeurs et 493 millions d'utilisateurs actifs par an.

Dans un communiqué, Didi a assuré qu'il "effectuerait des rectifications (...) et continuerait à protéger la confidentialité des utilisateurs et la sécurité des données".

Un monopole mis au ralenti

L'inscription de nouveaux clients était déjà impossible depuis l'ouverture de l'enquête, a confirmé Didi, qui précise toutefois que les utilisateurs qui avaient téléchargé auparavant son application pouvaient continuer à l'utiliser et que les courses commandées ne seraient pas affectées.

Didi domine le marché chinois des véhicules avec chauffeur depuis qu'elle a chassé son rival américain Uber en 2016 au terme d'une guerre des prix impitoyable.

Didi a réalisé un chiffre d'affaires de 21,6 milliards de dollars en 2020 et de 6,4 milliards de dollars au premier trimestre 2021.

L'application est le dernier géant chinois de la tech à être dans le viseur des autorités chinoises, après Alibaba qui s'était vu infliger une amende  de 2,3 milliards d'euros pour abus de position dominante, ou encore le géant technologique Tencent, qui a essuyé des sanctions financières au sujet d'acquisitions et de concentrations.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 05/07/2021 à 9:53
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Tandis que l'on nous promettait que le marché chinois allait exploser du fait de l'augmentation des salaires ils se mettent déjà à ces aplications de dumping social, c'est pour dire comme ils nous ont bien raconté n'importe quoi.

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