Didi, tombeur d'Uber en Chine, vise les 100 milliards pour son entrée à Wall Street

C'est une vraie saga. Après mille tribulations, l'application, qui règne sans partage sur le marché chinois des voitures de transport avec chauffeur depuis qu'elle en a chassé Uber en 2016, s'est mis en tête de se faire coter sur la même place boursière que son ex-rival qui est encore le numéro un mondial. Didi Chuxing pourrait valoir jusqu'à 100 milliards de dollars... de quoi devenir l'IPO la plus colossale de l'année à Wall Street.
Fondé en 2012 par Cheng Wei, un ancien cadre du géant chinois du commerce en ligne Alibaba, Didi est disponible dans 15 pays, dont la Chine, la Russie et l'Australie.
Fondé en 2012 par Cheng Wei, un ancien cadre du géant chinois du commerce en ligne Alibaba, Didi est disponible dans 15 pays, dont la Chine, la Russie et l'Australie. (Crédits : Reuters)

Didi Chuxing, de loin la plus grande société de VTC de Chine, a rendu public jeudi le dépôt aux États-Unis de son formulaire auprès du gendarme boursier américain, la SEC, dans le but de faire son entrée à la Bourse à New York. Cette IPO était attendue depuis longtemps (dès mai 2016) mais a été plusieurs fois différée, la société de VTC envisageant encore en octobre dernier de se faire coter à Hong Kong plutôt qu'à New York.

Lire aussi: Didi, le concurrent chinois d'Uber: vers une cotation à Wall Street? (mai 2016)

La valorisation pourrait atteindre les 100 milliards de dollars

Didi Chuxing, qui utilise le nom Xiaoju Kuaizhi dans le document transmis à la SEC, est soutenue par les plus grandes sociétés d'investissement technologique d'Asie (SoftBank, Alibaba et Tencent), mais n'a pas révélé la taille de son offre. Pour autant, des sources au fait du dossier avaient précédemment déclaré à Reuters qu'elle pourrait lever environ 10 milliards de dollars (8,2 milliards d'euros) et chercher une valorisation proche de 100 milliards de dollars.

Selon l'AFP, le Wall Street Journal estime que le VTCiste pourrait valoir jusqu'à 70 milliards de dollars, mais l'agence Bloomberg, évoque elle aussi une valorisation de 100 milliards de dollars... de quoi devenir l'une des plus grosses entrée en Bourse pour une entreprise technologique en 2021.

De fait, si elle atteignait cette valorisation, l'introduction en Bourse de Didi Chuxing serait alors la plus importante offre d'actions chinoises aux États-Unis depuis qu'Alibaba a levé 25 milliards de dollars en 2014. Les banques Goldman Sachs, Morgan Stanley et JP Morgan sont garantes de l'introduction de Didi à Wall Street.

En Chine, le géant Uber est tombé sur un os

Au terme d'une guerre (pas seulement des prix) impitoyable, l'application a chassé fin 2016 de Chine son rival américain Uber, et depuis domine sans partage le marché chinois des voitures de transport avec chauffeur (VTC). Uber avait fini par accepter de fusionner ses activités en Chine avec celles de Didi en échange d'une prise de participation dans l'entreprise. Le groupe californien possède actuellement 12,8% des actions de Didi. Le plus gros actionnaire institutionnel de Didi est le fonds japonais Softbank, qui détient 21,5% des titres.

Fondé en 2012 par Cheng Wei, un ancien cadre du géant chinois du commerce en ligne Alibaba, Didi est disponible dans 15 pays, dont la Chine, la Russie et l'Australie.

L'application revendique 493 millions d'utilisateurs actifs annuels et 15 millions de chauffeurs actifs annuels.

Elle a réalisé un chiffre d'affaires de 21,6 milliards de dollars en 2020 et de 6,4 milliards de dollars au premier trimestre 2021.

Didi a encaissé une perte nette de 1,6 milliard de dollars l'an dernier, mais a dégagé un bénéfice net de 800 millions de dollars entre janvier et mars.

Des valorisations en milliards mais une rentabilité qui interroge

A titre de comparaison, des groupes comme Uber ou Lyft n'ont jamais réalisé de profits depuis leur entrée à Wall Street.

La société chinoise dit avoir été affectée par la pandémie de Covid-19 de janvier à juin 2020 en raison des mesures de confinement et du ralentissement des déplacements en voiture. Elle a toutefois retrouvé le chemin de la croissance à partir du second semestre.

Lire aussi 2 mnDidi : même en Chine, le marché des VTC n'est pas rentable

(avec AFP et Reuters)

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Commentaires 8
à écrit le 12/06/2021 à 18:15
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wow.........les chinois foutent tout le monde dehors mais ont le culot de venir chercher de l'arge,nt a l'etranger.......dans 5 ans, ca aura tourne court....... le chinois devront coter leurs boites en chine et subiront les memes regles que celles qu...

à écrit le 12/06/2021 à 14:20
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Si la Chine vous intéresse et si vous voulez mieux en connaître les réalités, il faut lire les quatre livres de Jean Tuan publiés chez C.L.C. Editions. Le premier "Mémoires chinoises" évoque la parcours de son père venue en France de Chine en 1929, l...

à écrit le 12/06/2021 à 0:49
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Uber - Didi, le reflet des enjeux dans le digital et d'une Europe qui doit se réveiller pour éviter de rester coincer entre les 2.

le 12/06/2021 à 11:06
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c'est déjà terminé !! Macron par ses décision, montre que l'on ne peut être que serviteur..... ou grouillot de luxe !

à écrit le 11/06/2021 à 19:27
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Biden va-t-il interdire à cette coquille vide du PCC de pomper l'argent des retraités américains depuis qu'il a renommé et étendu l'ordonnance "TikTok" de Trump? Cette IPO est encore une success story du néo-japonais Masayoshi Son au bord de la...

le 11/06/2021 à 21:52
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Depuis quand vous voulez interdire l'initiative privée, la concurrence sans règles, la Bourse et la finance l'exploitation humaine, vous ?

à écrit le 11/06/2021 à 19:12
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Des milliards et des chauffeurs payés "au lance pierre". Des dizaines de milliers d'esclaves, futurs retraités pauvres...s'ils arrivent à l'âge de la retraite et s'il y a encore des retraites.

à écrit le 11/06/2021 à 19:02
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En même temps, l'esclavage c'est leur didi... heu leur dada 😁

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