La monnaie virtuelle Bitcoin est-elle au-dessus de tout soupçon ?

Arnaques, trafics, blanchiments d'argent, le Bitcoin est souvent considéré comme la monnaie des cybercriminels. Mais dans les faits, qu'en est-il exactement ?

Arrêtés début mars, trois Français âgés de 28 à 32 ans croupissent dans les geôles thaïlandaises en attendant leur procès.

Que leur reproche-t-on ? D'avoir battu monnaie dans leur officine grâce à des imprimantes grand public et des hologrammes de sécurité contrefaits !

Une fois les faux billets obtenus, ils les revendaient - sur leur site Web caché « Onionguy Shop » -contre des bitcoins, cette monnaie virtuelle disponible uniquement sur Internet, qui a en plus l'avantage d'être non traçable.

Seuls les utilisateurs du logiciel Tor pouvaient avoir accès dans l'anonymat le plus complet à ces petites coupures fraîchement imprimées... Certains faux billets passaient la douane enveloppés dans des pages de mangas, puis expédiés dans des enveloppes kraft vers l'Europe, mais aussi le Canada et l'Australie. Tout ce trafic se faisait sous de fausses identités, notamment sous le nom d'un certain « Jérôme Cahuzac », l'ex-ministre du Budget, accusé de fraude fiscale...

L'Office central de répression du faux monnayage (OCRFM), qui est le correspondant d'Interpol et d'Europol, a découvert le pot aux roses en février 2015 et a ainsi recensé une trentaine d'envois de 10 à 20 billets de 50 euros.

blanchiment bitcoin

Trafics illicites et blanchiment d'argent

D'après la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), la France est le premier pays en Europe pour la mise en circulation de faux billets. Si le bitcoin est mêlé à cette toute récente affaire, c'est que cette monnaie numérique permet de réaliser des transactions financières discrètes et sans laisser aucune trace. Grâce à la cryptographie, un porte-monnaie en ligne bitcoin a deux clés : la première est publique et l'équivalent d'un RIB pour recevoir l'argent ; la seconde est privée et est destinée à régler des achats anonymes.

Le bitcoin est utilisé pour des opérations faites « en tout bien, tout honneur », mais sert aussi à monétiser des trafics illicites et à blanchir de l'argent.

Le serveur occulte Silk Road, « l'eBay de la drogue », l'utilisait comme monnaie d'échange jusqu'à ce qu'il soit fermé par le FBI et Europol en février 2013. D'autres utilisent une autre devise Internet, litecoin. Ces monnaies virtuelles peuvent aussi servir de devise pour les demandes de rançon, notamment lors de menaces de divulgation de données personnelles par des cyberdélinquants (méthode dite doxing). Par exemple, en début d'année, les comptes Twitter et Instagram de la chanteuse et actrice américaine Taylor Swift (plus de 50 millions d'abonnés !) ont été piratés par un hacker qui l'a menacée de publier des photos nues d'elle si ses fans ne le payaient pas suffisamment en bitcoins...

Autre pratique répréhensible : Europol a averti en février dernier que les cybercriminels diffusant des abus sexuels d'enfants en direct sur Internet utilisaient de plus en plus des plateformes grand public telles que Skype et la monnaie virtuelle bitcoin.

La police des Philippines a récemment démantelé un réseau criminel de ce type.

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>>> VIDEO C'est quoi le Bitcoin?

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Commentaires 3
à écrit le 27/07/2015 à 14:33
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Il y a que des ingénus comme cet auteur qui peuvent penser que le Bitcoin et le réseau TOR protège votre identité à 100%. Comme le Dollar, toutes les monnaies peuvent financer des réseaux de pédophilie, de drogues et d'armes. C'est pas pour autant q...

à écrit le 26/07/2015 à 20:57
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C'est tout ? Quelle partialité ! Pourrait-on évoquer quelques avantages peut-être ? Comme le fait de pouvoir envoyer de l'argent instantanément et gratuitement (ou pour quelques centimes) partout dans le monde? Alors que le système bancaire classi...

le 07/08/2015 à 8:52
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Je trouve que votre analogie est parfaite. A lire les journaux le bitcoin ne servirait qu'à enfreindre la loi. Je me demande qui dicte tous ces articles à sens unique... Le lobby des banques ?

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