L'empire médiatique de Rupert Murdoch vacille un peu plus

Le scandale parti du tabloïd "News of the World" ébranle chaque jour un peu plus l'empire bâti par Rupert Murdoch. SUIVEZ EN DIRECT L'AUDIENCE AVEC NOTRE CORRESPONDANT A LONDRES, A 15h30 HEURE FRANCAISE.

L'empire Murdoch est secoué. Les démissions en série provoquées par le scandale de sa filiale britannique News International se multiplient. Après celle vendredi dernier de Rebekah Brooks, la directrice des opérations britanniques, les départs dimanche et lundi des deux plus hauts responsables de la police nationale placent James Murdoch, numéro trois du groupe, dans une situation de plus en plus inconfortable, avant son audition mardi en compagnie de son père par le comité d'enquête parlementaire.

Le fils du magnat naturalisé américain occupe en effet la présidence de News International et de la chaîne BSkyB, dont son groupe a tenté d'acquérir les 60,9 % qu'il ne détient pas pour 9 milliards d'euros. Cette place n'a jamais été appréciée du côté de la chaîne . Le scandale actuel et les erreurs avouées par James Murdoch dans sa gestion de l'affaire mettent en cause ses capacités de direction et pourraient être utilisées par le conseil d'administration pour demander son remplacement. Surtout que des menaces judiciaires planent au-dessus de sa tête : au Royaume-Uni, où il a menti à un comité parlementaire, mais aussi aux États-Unis, où la justice pourrait déposer plainte contre lui, sa société ayant enfreint la loi américaine sur la corruption.

Au-delà de ces péripéties individuelles, le groupe Murdoch subit le feu roulant de l'ensemble de la classe politique. Le leader travailliste Ed Miliband se montre le plus agressif depuis la révélation du scandale. "Si vous voulez minimiser les abus de pouvoir, alors cette sorte de concentration de pouvoir est franchement très dangereuse", dénonce-t-il.

Cette demande indirecte du démantèlement du groupe News International paraît toutefois peu crédible et difficilement réalisable. L'hypothèse d'une mise en vente du "Sun", du "Times" ou du "Sunday Times", avancée par certains titres britanniques, a été qualifiée de "pure et totale stupidité" par Rupert Murdoch lui-même, dans les pages de son média américain de référence, le "Wall Street Journal". Au contraire, avec la nomination à la place de Rebekah Brooks du Néo-Zélandais Tom Mockridge, un habitué du monde de la télévision européenne, le grand patron, qui a pris soin de publier ses excuses dans la presse, a prouvé qu'il n'avait pas encore baissé les bras. Les murs de son empire s'effritent mais ils n'ont pas encore rompu.

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Commentaires 2
à écrit le 19/07/2011 à 13:09
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BSkyB (avec pour nom commercial "Sky") est bien un bouquet de chaînes et non une chaîne comme cela est écrit dans l'article et l'infographie. Approximation journalistique ou méconnaissance du paysage médiatique britannique ?

à écrit le 19/07/2011 à 10:43
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Personne ne pleurera sur le sort de cet anti-Européen qui sans doute avait financé la campagne de Cameron..

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