Vivendi : ces autres groupes qui ont choisi le spin-off

Le conseil de surveillance de Vivendi envisage divers scénarios stratégiques dont une scission de filiales ou en deux entités. Ce sont des opérations assez courantes aux Etats-Unis et en Suisse, moins en France, avec plus ou moins de succès.
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C'est le pari de la croissance passant par une cure d'amaigrissement. Scinder les divisions d'un groupe diversifié afin de créer de la valeur pour l'actionnaire, donc faire croître le cours de Bourse, concentrer les objectifs de chaque entité sur son c?ur de métier, voire se développer en fusionnant avec un concurrent. Ce pari du « spin-off », de la scission, envisagé par le conseil de surveillance, d'autres l'ont fait, avec plus ou moins de succès. Ironie de l'histoire pour l'ex-Vivendi Universal, l'autre méga-fusion de l'année 2000, AOL Time Warner, s'est lui-même « de-mergé », « défusionné » en mai 2009. Ni AOL ni Time Warner n'ont fait mieux que le Dow Jones ou le S&P 500 depuis, mais la division édition a pu continuer plus tranquillement son existence, sans subir les soubresauts de la société Internet. Les avocats du « split » médias-télécoms chez Vivendi ont aussi en tête que les difficultés rencontrées actuellement par SFR et Maroc Télécom ne se répercutent plus sur les actifs de divertissement qui se portent plutôt bien.

Un potentiel d'appréciation de la valeur du cours de 70%
Les Américains sont très friands des « spin-offs » : Altria s'est scindé de Kraft puis de Philip Morris International, CBS et Viacom se sont scindés deux fois (en 1971 et en 2006), Motorola aussi s'est scindé plusieurs fois, notamment de ses semi-conducteurs Freescale en 2003, avant de se séparer en deux (Mobility pour les téléphones et décodeurs, et Solutions pour les technologies destinées aux services publics et entreprises) en janvier 2011 : sept mois plus tard, Google rachetait Motorola Mobility pour 12,5 milliards de dollars. Les Suisses aussi (Syngenta Novartis, Nestlé Alcon, Roche Givaudan, etc). Les Français un peu moins, même si l'on peut citer le groupe sucrier Eridania Beghin Say coupé en quatre, Total et sa filiale de chimie Arkema ou Accor et ses chèques restaurants Edenred. « Il existe de nombreux exemples qui ont créé beaucoup de pour les actionnaires dans le passé » relèvent les analystes d'Oddo, qui relèvent que « un actionnaire de Vivendi pourrait se voir échanger son action contre plusieurs actions distinctes (SFR, Canal+, UMG, GVT, Activision Blizzard). Les actifs deviendraient indépendants, cotés séparément. » Ils calculent ainsi en modélisant « un scénario blue-sky inspiré d'un spin-off similaire à celui mis en place par le management d'Eridania Beghin-Say » qui pourrait impliquer un cours de 25 euros, contre 14,63 euros vendredi à la clôture, soit un potentiel d'appréciation de plus de 70%...
 

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