Arnaud Lagardère est prêt à lâcher la structure de gouvernance par commandite pour normaliser le groupe Lagardère. L'information, donnée de sources concordantes, a été divulguée samedi par Le Point et Les Echos. "La fin de la structure de gouvernance en commandite devrait être actée par un conseil d'administration la semaine prochaine", ajoute le quotidien. Rémunéré en actions, Arnaud Lagardère deviendrait ainsi PDG du groupe, précise-t-il.
Personne n'était disponible dans l'immédiat au sein du groupe pour réagir à ces informations, indique-ton chez Reuters. Selon les informations du Point, samedi, les actionnaires du groupe Lagardère, en particulier Arnaud Lagardère, Bernard Arnault (Groupe Arnault), Vincent Bolloré (Vivendi) et Joseph Oughourlian (du fonds activiste Amber Capital) sont sur le point de parvenir à cet accord après des mois de discussions et de menaces judiciaires. Ce compromis intervient à quelques semaines d'une assemblée générale annoncée comme potentiellement houleuse pour Arnaud Lagardère le 14 juin prochain. L'accord reste toutefois encore incertain et ne devrait se conclure que dans le courant de la semaine à venir.
Selon Les Echos, Arnaud Lagardère pourrait à cette occasion doubler sa participation autour de 14% dans le capital du groupe, en échange de ce changement de gouvernance, ce qui se traduirait par une valorisation de la commandite de 210 millions d'euros environ.
Bataille d'influence
Cette décision interviendrait alors que le groupe Lagardère se trouve au centre d'une bataille d'influence entre Vincent Bolloré, le patron de Vivendi, et Bernard Arnault, celui de LVMH, venus l'un après l'autre à la rescousse d'Arnaud Lagardère pour l'aider à contrer l'offensive du fonds activiste Amber, très critique sur sa gestion.
Arnaud Lagardère avait déclaré en février dernier qu'aucune décision n'avait été prise à ce stade concernant d'éventuelles cessions de ses actifs dans les médias ou un abandon du statut de société en commandite. Le groupe Lagardère contrôle Europe 1, Paris Match et le Journal Du Dimanche ainsi que Hachette Livre dans l'édition.
Fin mars, Lagardère avait annoncé le départ du PDG d'Hachette Livre, Arnaud Nourry, qui s'était déclaré récemment hostile à tout "démantèlement" du groupe d'édition. De fait, l'épilogue en négociation sur la commandite Lagardère pourrait être le déclencheur à un dépeçage en règle de ce qui reste de l'empire de Jean-Luc Lagardère, avec notamment des participations dans des médias d'influence qui attisent des convoitises à un an de l'élection présidentielle en France. Sous le regard très attentif de l'Elysée et de l'ensemble des grands fauves de la politique.
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