![Vicnent Bolloré, le chef de file de Vivendi, la maison-mère de Canal+ et de CNews.](https://static.latribune.fr/full_width/1627026/vincent-bollore.jpg)
« Smiling killer », comme le surnomme le Tout-Paris des affaires, va bientôt inscrire une nouvelle proie à son tableau de chasse. Après avoir avalé Canal+, Vincent Bolloré est en passe d'étendre son empreinte dans les médias en rachetant Europe 1, ont révélé Les Jours ce lundi soir. « C'est une question d'heures, à peine de jours », affirme le média en ligne, citant des « sources concordantes ». L'objectif de l'homme d'affaires breton, chef de file de Vivendi et maison-mère de Canal+, serait de rapprocher la station du groupe Lagardère de CNews, à la ligne éditoriale devenue très droitière, à un an de l'élection présidentielle.
A La Tribune, deux sources proches du dossier indiquaient la semaine dernière qu'une vente d'Europe 1 était actée. Elles affirment que le montant de l'opération se situerait dans une fourchette de 30 à 50 millions d'euros. Un prix sensiblement moins élevé que l'hypothèse, citée par Les Jours et qui a circulé l'été dernier, d'un chèque de 250 millions d'euros. Mais le rachat d'Europe 1 n'est peut-être qu'une des composantes d'un deal plus large concernant l'avenir de Lagardère...
Le groupe fait l'objet d'une féroce guerre de pouvoir entre Vincent Bolloré et le fonds activiste Amber d'un côté, et Arnaud Lagardère allié à Bernard Arnault, le patron de LVMH, de l'autre. L'an dernier, Vincent Bolloré a grimpé au capital de Lagardère via Vivendi, qui est devenu son premier actionnaire à hauteur de 26,7%. Outre Europe 1, il pourrait être intéressé par les activités internationales de la pépite Hachette, le numéro un français de l'édition, pour les marier avec Editis, le numéro deux du secteur et propriété de Vivendi.
Pour se défendre face à Vincent Bolloré, Arnaud Lagardère s'est pour sa part allié à Bernard Arnault. Le baron du luxe, lui, a pris position à hauteur de 27% dans la holding personnelle d'Arnaud Lagardère. Or c'est elle qui assure le contrôle de l'héritier de Jean-Luc Lagardère sur son groupe, du fait de son statut particulier de commandite par actions. Bernard Arnault pourrait lorgner les boutiques de gares et d'aéroports de Lagardère, mais aussi certains médias comme le JDD ou Paris Match. Après des mois de bagarre, les relations entre les deux camps semblent s'être apaisées. La cession d'Europe 1 pourrait indiquer qu'un terrain d'entente a été trouvé. Contacté par La Tribune, Vivendi ne fait pas de commentaire. Lagardère n'a pas donné suite à nos sollicitations.
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