Gilles Pélisson a forcément de quoi se réjouir. En conférence de presse ce vendredi, le PDG de TF1 a levé le voile sur « de très bons résultats » pour l'exercice 2021. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. L'an dernier, le groupe a vu son chiffre d'affaires progresser de 16,6% à 2,43 milliards d'euros, dépassant de près de 4% celui de 2019, avant la crise du coronavirus. Les ventes ont été soutenues par un « redémarrage spectaculaire » de la publicité, s'est félicité le dirigeant. Celui-ci s'est élevé 1,7 milliard d'euros, soit 200 millions de plus qu'en 2020. Après une période difficile liée à la crise sanitaire, « les annonceurs sont de retour », a renchéri Gilles Pélisson. In fine, le résultat net du groupe ressort à 225 millions d'euros, contre 55 millions l'année précédente.
Aux yeux de Gilles Pélisson, TF1 récolte les fruits de sa stratégie dite « multi-chaînes ». Celle-ci repose sur la force de sa « chaîne amirale », TF1, renforcée par ses autres « chaînes qui ont toutes leur personnalité », ainsi qu'une politique de « circulation des programmes » qui « est en train de payer ».
Sur le front des audiences, TF1 s'en sort aussi très bien. Le groupe affiche notamment une part d'audience de 33,5% sur les femmes responsables des achats, sa principale cible publicitaire, « ce qui est un record historique », lâche Gilles Pélisson. Sa part d'audience sur les 25-49 ans s'élève à 30,2%, en hausse de 0,3 points. « Ce sont les meilleurs scores depuis 2007, c'est donc assez étonnant de voir que, sur ce front, le groupe TF1 continue de faire la course en tête », poursuit le dirigeant.
2021, année de la « bascule » vers le streaming
Autre motif de satisfaction : TF1 estime que 2021 a marqué un vrai basculement vers le segment stratégique du streaming. Sa plateforme MyTF1 a enregistré 27 millions d'utilisateurs mensuels l'an dernier, en hausse de 26% par rapport à 2020. Le groupe a également lancé, au mois de novembre, son offre de replay sans publicité MyTF1 Max. Celle-ci est venue compléter et renforcer l'offre de SVOD de Salto.
Bref, c'est un carton plein. Mais ces solides résultats pourraient, de manière paradoxale, quelque peu nuire à TF1, au moment où il ambitionne de fusionner avec son grand rival M6. Certains y verront, sans doute, la preuve que le groupe n'a pas besoin de ce deal pour s'en sortir, et poursuivre sa mutation vers le numérique. En conférence de presse, Gilles Pélisson a d'emblée allumé un contre-feu. Selon lui, les performances du groupe n'ont pas chassé plusieurs « nuages noirs ».
Un marché de la publicité linéaire stable
Le PDG a notamment rappelé que le marché de la publicité sur la télévision linéaire est resté stable en 2021, « autour de 3,3 ou 3,4 milliards d'euros », tandis que celui de la publicité digitale s'est élevé à 7,7 milliard d'euros, et continue d'augmenter fortement. Son autre inquiétude, c'est la baisse de la durée d'écoute individuelle de la télévision linéaire au profit des champions américains de la SVOD comme Netflix, Disney Plus ou Amazon Prime Video. Face à cette évolution des usages, le dirigeant maintient que le deal avec M6 constitue un impératif pour dégager plus de de moyen et investir plus fortement dans le streaming.
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