Mesures d'audience : Fun Radio accusée de tricherie par ses concurrents

Cinq grands groupes de radio accusent Fun Radio (groupe RTL) d'avoir gonflé ses mesures d'audience, en conseillant à ses auditeurs de mentir aux enquêteurs de Médiamétrie, ont déclaré les patrons de ces groupes mercredi sur Europe 1, ce que Fun a qualifié de "calomnie".
Fun Radio est accusée de truquer les résultats des audiences radio.

Constatant des messages de ce type sur les antennes de Fun ces derniers mois, NRJ Group, Lagardère, Skyrock, les Indés Radio et NextRadioTV ont demandé une enquête au CESP (Centre d'Étude des Supports de Publicité) qui a confirmé dans un rapport remis mardi l'existence de tels messages, rapporte l'AFP de sources professionnelles.

L'animateur de la matinale Bruno Guillon y encourageait ses auditeurs, en cas d'appel de Médiamétrie, à répondre qu'ils écoutaient la station toute la journée et exclusivement.

"On demande aux auditeurs de Fun de manipuler l'étude et de dire qu'ils n'écoutent pas d'autres radios. Ça augmente la durée d'écoute de Fun. C'est de la triche ! Ça a une conséquence sur l'activité commerciale", a déclaré le patron de NextRadioTV, Alain Weill, qui possède notamment RMC.

"C'est une fraude organisée, pas des blagues potaches d'animateurs. Ça dure depuis plusieurs mois", accuse-t-il. "C'est inacceptable car on trompe les auditeurs, on les manipule, et on trompe les annonceurs", a ajouté Alain Weill au micro d'Europe 1, qui a dévoilé l'affaire.

"C'est le plus grand scandale de l'histoire de la radio", a renchéri le patron de NRJ Group Jean-Paul Baudecroux qui dénonce "cent messages frauduleux constatés par huissier depuis septembre". Pour Denis Olivennes, patron de Lagardère Active, il s'agit d'une "campagne massive et délibérée, répétée, conduite par des gens qui savent comment tricher".

Fun Radio en progression, selon les derniers chiffres

Pour mesurer l'audience des radios, les enquêteurs de Médiamétrie interviewent au téléphone 126.000 personnes de 13 ans ou plus, de septembre à juin. Cette enquête déclarative dite "126.000", publiée 4 fois par an, oriente les budgets publicitaires.

Médiamétrie a indiqué avoir lancé une analyse des résultats des dernières études. "Pour nous l'important est de savoir si ces messages ont eu un impact sur les audiences, on verra dans quelques jours", a expliqué une porte-parole.

La vague d'avril indiquait que Fun Radio était la station en plus forte progression, à 7,5% (+0,8 point), son record historique.

Fun Radio a répliqué en dénonçant une "campagne de calomnie orchestrée par ses principaux concurrents".

"Les faits concernés porteraient sur la matinale de Fun Radio, émission à tonalité humoristique et potache, à destination d'un public jeune, dans laquelle son animateur Bruno Guillon a, à plusieurs reprises, incité ses auditeurs à prendre le temps de répondre aux enquêtes" de Médiamétrie, selon Fun.

"Cette pratique ne répond évidemment à aucune volonté frauduleuse, l'intention de l'animateur étant d'encourager ses réels auditeurs à manifester leur attachement à leur station", poursuit Fun; "il n'y a à notre connaissance que trois messages sur une période de 5 mois, de septembre à janvier dernier, qui peuvent être discutables dans leur forme, mêmes s'ils ont été prononcés de façon humoristique", estime-t-elle.

(Avec AFP)

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