Renault a annoncé mercredi l'acquisition de 40% du groupe de presse Challenges, un investissement inédit pour un constructeur automobile destiné à développer les contenus pour la voiture autonome.
"Les Français et les Européens passent aujourd'hui en moyenne deux heures par jour dans leur véhicule. Claude Perdriel et Carlos Ghosn partagent une conviction forte : le développement de la voiture connectée et autonome va libérer du temps utile aux utilisateurs", explique Renault dans un communiqué.
Le groupe entrera au capital de Challenges à l'occasion d'une augmentation de capital du groupe de presse, qui rassemble cinq magazines (Challenges, Sciences & Avenir, La Recherche, L'Histoire et Historia). A l'issue de l'opération, prévue début 2018, Claude Perdriel restera actionnaire majoritaire avec 60% du capital.
Ce dernier, dans un éditorial publié ce 13 décembre sur le site de Challenges, justifie ce rapprochement par la situation difficile dans laquelle se trouve le titre, qui, malgré une augmentation des ventes de l'hebdomadaire et de la fréquentation du site, doit affronter les difficultés du secteur de la presse.
"Les nuages noirs s'amoncellent. Les marchands de journaux, ruinés, ferment. La coopérative qui nous distribue ne peut plus payer l'intégralité de notre dû. Sur internet, pour accepter de diffuser nos contenus, les grands groupes et les principaux intermédiaires prennent jusqu'à 70 % de nos recettes publicitaires", écrit Claude Perdriel.
Développement dans le numérique
Du côté de Renault, l'opération est présentée par un porte-parole du constructeur comme une première mondiale, avec un investissement qui doit permettre de financer le développement de Challenges dans le numérique et l'activité événementielle.
Confrontés à une transformation très rapide de leur modèle d'entreprise, les constructeurs automobiles tentent d'élargir leur palette d'activités au-delà de la seule conception, fabrication et distribution des véhicules.
Ils multiplient les partenariats avec des sociétés d'autres secteurs pour accélérer dans les technologies et les services innovants et dans la gestion des nouveaux modes de location ou d'utilisation des voitures.
Dans le cadre de son plan stratégique, Renault envisage de lancer des véhicules autonomes de niveau 3 (conduite possible sans les mains) à partir de 2021 et de niveau 4 (sans les yeux sur la route) à compter de 2022.
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