Open data : la France en deuxième position en Europe

Graphique - Les efforts consentis par la France pour ouvrir ses données publiques semblent payer selon Capgemini. En Europe, de nombreux pays ont également fait des progrès même si des réticences subsistent.
Grégoire Normand
La promulgation de la loi pour une République numérique en France le 7 octobre dernier devrait favoriser l'ouverture d'un plus grand nombre de données publiques.

80% des pays européens disposent désormais d'une politique dédiée à l'ouverture des données publiques. En 2015, ils n'étaient que 69% selon un rapport établi par Capgemini qui dresse un état des lieux de l'open data (*) en Europe. Le cabinet d'étude et de conseil a également mis en place un indice qui permet de mesurer le degré de maturité des différents portails mis en place en Europe. Dans un marché européen estimé à 325 milliards d'euros entre 2016 et 2020, l'enjeu est de taille pour l'économie du continent.

90% des pays ont un portail national

Si une grande majorité des pays en Europe (90%) possède un portail national, cela ne signifie pas pour autant que chacun des pays mène une politique très favorable à l'ouverture des données publiques. Pour mesurer la maturité "open data" de chaque pays, les indicateurs retenus visent à la fois à couvrir la maturité du portail national (nombre de fonctions et de jeux de données disponibles), les politiques nationales en faveur de l'open data et l'impact économique et social de l'open data. Capgemini a ainsi listé un ensemble de critères censés recouvrir ces trois questions.

Lire aussi : L'open data à l'heure de la maturité en France

La France en seconde position

L'Espagne domine le classement avec un score total de 1.225 points, suivie de la France (1.150 points) et l'Irlande en troisième position (1.070 points). A l'inverse, la Lettonie pourtant réputée pour son appétence pour le numérique se classe dans le bas du tableau (200 points) tout comme Malte (225 points) et la Lituanie (520 points)

- Dans le détail : pour la politique nationale en faveur de l'open data, l'Espagne arrive en tête et la France troisième. Pour l'impact de l'ouverture des données publiques sur le plan économique et social, les places pour les deux pays précités sont similaires. Enfin pour la maturité du portail, la France arrive à la première place du podium à égalité avec le Luxembourg.

[Graphique interactif] Vous pouvez choisir l'indicateur à l'aide du sélecteur situé en bas à gauche de l'infographie.

Des efforts à fournir

Malgré cette forte progression de l'ouverture des données publiques en Europe, de nombreux points sont régulièrement critiqués. Dinand Tinholt, responsable des services de Capgemini pour le compte de l'Union européenne rappelle que :

"Les gouvernements européens ont maintenant compris l'importance de l'Open Data aussi bien dans la gestion des villes ou des transports ou que dans celle des niveaux de pollution ou des services d'urgence. Il est temps que les services publics qui commercialisent encore leurs données ou se montrent réticents à les publier fassent la transition vers l'Open Data pour en faire profiter les entreprises et les citoyens, aussi bien sur un plan économique que social."

De nombreux opérateurs et institutions publiques comme l'Institut national de l'information géographique (IGN) et Météo France ont longtemps été réticents à mettre à la disposition du grand public leurs jeux de données sans faire payer de redevance. La promulgation de la loi Valter en décembre 2015 et la publication du décret d'application au Journal Officiel le 30 juillet dernier pourraient bien changer les choses. En effet, cette loi place la gratuité des données publiques comme principe et les redevances en tant qu'exception comme le rappelle Nextinpact.

La promulgation de la loi pour une République numérique le 7 octobre dernier va également dans le même sens. Le premier volet de la loi comprend effectivement des mesures sur l'ouverture des données publiques comme la création d'un service public de la donnée. Le répertoire Sirene de l'Insee contenant les données des entreprises sera en accès ouvert et gratuit dès janvier prochain. La diffusion des données sera néanmoins "circonscrite aux données dont la publication présente un intérêt économique, social, sanitaire ou environnemental." De multiples exceptions pourront donc être évoquées pour restreindre l'accès aux données et les décrets d'application ne sont pas encore publiés même si la secrétaire d'Etat chargé du numérique et de l'innovation Axelle Lemaire veut qu'ils soient publiés "dans les six mois qui suivront la promulgation de la loi."

(*) L'open data désigne des informations collectées, créées ou achetées par des organismes publics et pouvant être utilisées, modifiées ou partagées gratuitement par quiconque.

Grégoire Normand

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.