Pourquoi 37.000 salariés d’AT&T se sont mis en grève

Suite à l’échec de négociations contractuelles avec la direction, un grand nombre de salariés du géant américain du mobile ont décidé de se mettre en grève. En l’absence de contrats à long terme, beaucoup craignent pour leur emploi, alors que, selon eux, le groupe délocalise de plus en plus de services à l’étranger pour réduire ses coûts.
Pierre Manière
D’après Communications Workers of America, cité par le New York Times, l’opérateur aurait supprimé environ 12.000 emplois dans les centres d’appels aux Etats-Unis depuis 2022.

Déçus par leur direction, ils ont choisi d'aller au bras de fer. Ce vendredi, quelques 37.000 salariés d'AT&T ont décidé de faire grève pendant trois jours. Une situation inédite chez le géant américain des télécoms. D'après le syndicat Communications Workers of America (CWA), c'est la première fois que des forces vives de la branche mobile (la moitié des grévistes) cessent ainsi le travail.

Ce mouvement intervient après l'échec de négociations contractuelles avec la direction. Les revendications des grévistes sont multiples. En premier lieu, les salariés de la branche mobile, qui travaillent majoritairement dans les centres d'appels et les boutiques, se plaignent de ne plus disposer de contrats de long terme depuis le mois de féviers. Une situation qui suscite l'inquiétude de CWA. D'après le syndicat, AT&T rogne de plus en plus sur ses effectifs aux Etats-Unis au profit de prestataires étrangers afin de diminuer ses coûts. Selon l'organisme, cité par le New York Times, l'opérateur aurait supprimé environ 12.000 emplois dans les centres d'appels aux Etats-Unis depuis 2022.

Augmentation de l'assurance-maladie

Mais ce n'est pas tout. Outre des contrats de long terme, les salariés demandent aussi des augmentations de salaires pour faire face au coût croissant de l'assurance-maladie. Reste que pour la direction d'AT&T, ces revendications n'ont pas lieu d'être. Toujours selon le New York Times, un porte-parole du géant américain, qui compte plus de 200.000 employés au pays de l'Oncle Sam, a notamment jugé cette grève « déconcertante ». Celui-ci assure que les employés concernés sont bien payés au regard des standards de l'industrie. D'après lui, 130.000 salariés ont pu avec succès négocier leurs contrats depuis 2015. Et à l'en croire, si certains ont perdu leur emploi, c'est parce que le groupe a fermé plusieurs magasins. Une manière, pour le groupe, de balayer les accusations de délocalisations.

Il faut dire qu'aux Etats-Unis, cette pratique est devenue un sujet politique majeur depuis l'élection de Donald Trump. Le nouveau président a en effet promis d'obliger les grands groupes américains à privilégier l'emploi local plutôt que de multiplier les implantations dans les pays à bas coût. Sous ce prisme, cette grève est potentiellement explosive pour AT&T, qui, au passage, attend toujours le feu vert du Département de la Justice pour racheter le géant des médias Time Warner. Autrement dit, ce n'est pas le moment pour le groupe de s'attirer les foudres de la Maison-Blanche, alors que pendant sa campagne, Donald Trump s'est montré défavorable à ce mariage à 85 milliards de dollars. « C'est beaucoup de concentration de pouvoirs dans les mains de peu de personnes », avait-il lancé, avant d'indiquer qu'il ferait son possible pour faire capoter l'opération.

Pierre Manière

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Commentaires 2
à écrit le 24/05/2017 à 9:27
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Magnifique cette grève de 38000 personnes, les Français sauf fermeture ont cessé de se battre, ce qui fait que le pays est pauvre, manque d'argent pour la sécurité sociale (urssaff), pour l'état (impôts divers), il ne circule plus assez d'argent, il ...

à écrit le 23/05/2017 à 2:53
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Pour ceux qui auraient de la mémoire... Mac Cormick, soit International Harvester a fait une grève aussi monstre. Les us ont détruit la boite... Un salarié est un faible aux us. Soit, bientôt en France...

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