Le champion de l'électronique reconditionné Back Market se sépare de 13% de ses effectifs

La licorne française, valorisée 5,1 milliards d'euros, coupe 96 postes dont 67 en France via un plan de départs volontaires. Dans un environnement financier moins porteur, Back Market veut devenir rentable plus rapidement.
La plateforme Back Market référence plus de 1.500 revendeurs.
La plateforme Back Market référence plus de 1.500 revendeurs. (Crédits : Leonhard Foeger)

La « French Tech » revient sur terre. Le champion français des produits technologiques reconditionnés Back Market procède actuellement à un plan de départs volontaires pour réduire ses effectifs de 13%, sur un effectif total dans le monde de 715 salariés, qui l'avaient appris en novembre dernier.

Sur les 96 emplois coupés, 26 postes sont déjà supprimés dans les bureaux de New York, Barcelone et Berlin d'après une porte-parole de Back Market, confirmant une information de Sifted (groupe Financial Times) et des Échos. En France, 67 postes sont concernées par le plan de départs volontaires.

Un plan de départs volontaires qui a surpris, y compris en interne

La porte-parole interrogée affirme que l'entreprise « va bien ». Mais la startup, qui ne dégage toujours pas de profits, doit avancer ses objectifs de rentabilité dans un contexte économique et financier plus tendu avec la remontée des coûts d'emprunt après dix ans de taux bas.

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L'annonce a surpris, y compris en interne, tant Back Market est érigée comme l'une des grandes réussites du secteur technologique français. Sur sa plateforme s'écoulent téléphones, ordinateurs, consoles de jeux ou accessoires reconditionnés par des entreprises spécialisées et 1.500 revendeurs partenaires. Il y a moins d'un an, sa dernière levée de fonds à 450 millions d'euros portait sa valorisation à 5,1 milliards d'euros, qui la place sur le podium de la French Tech.

Fin de l'euphorie

A l'image du plan d'économies de Back Market, la tech tourne la page d'années euphoriques de levée de fonds record. Les montants levés ailleurs en Europe chutent sur l'année écoulée de 23% et de 50% aux Etats-Unis. Selon le cabinet de conseil EY, auteur d'une étude de référence sur le sujet, le montant levé en 2022 en France avoisine 14 milliards d'euros, soit 2 milliards d'euros et +17% par rapport à 2021. Une performance solide en dépit de la prudence nouvelle des investisseurs.

Alors que la croissance était le principal indicateur pris en compte jusqu'ici, gonflant la bulle de la tech, alimentée par l'engouement des marchés pour la révolution numérique et par l'« argent gratuit ».

Désormais, le chiffre d'affaires et les perspectives de rentabilité sont au cœur des préoccupations des investisseurs, qui exigent des garanties de profits plus rapides à l'image de Back Market.

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Le retour sur terre est plus ou moins violent selon les pays. Il est brutal Outre-Atlantique où de nombreuses entreprises sabrent dans leurs effectifs, y compris les géants technologiques comme Meta, propriétaire de Facebook et Instagram, qui licencie 13% de ses effectifs. Près de 153.000 salariés des boîtes technologiques américaines ont perdu leur travail. L'écosystème de la France, plus protecteur par son droit social et très dépendant de la banque publique Bpifrance, ne subit pas de vague similaire de licenciements. Pour l'instant. Mais les premiers plans sociaux se font jour comme chez Back Market ou Meero, spécialiste de la photo sur internet, qui supprime actuellement 72 emplois.

(avec AFP)

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