Vivendi n'exclurait pas une vente de sa pépite brésilienne GVT

Chez le groupe français de médias et de télécoms, qui réfléchit à des arbitrages d'actifs, une vente de l'opérateur, présenté comme le « Free brésilien », ne serait plus taboue, selon Reuters. L'opération pourrait lui rapporter 7 à 8 milliards d'euros.
Copyright AFP.

« Une vente de GVT n'est plus taboue » chez Vivendi. Selon une source « au fait du dossier » citée par l'agence Reuters, le conglomérat de médias et de télécoms n'exclut pas cette hypothèse, jusqu'ici peu évoquée, de la cession du fournisseur d'accès à Internet brésilien, souvent présenté comme le « Free brésilien. » Vivendi s'est lancé dans une revue stratégique des ses actifs, au c?ur du différend qui a fait partir Jean-Bernard Lévy, le président du directoire, le 25 juin dernier. GVT est le dernier actif entré dans le giron du groupe : Vivendi l'a soufflé à Telefonica pour 3 milliards d'euros à l'automne 2009. Premier opérateur alternatif au Brésil, il fait figure de pépite, pour son enviable croissance à deux chiffres (+35% attendu en 2012) et ses belles marges (40% en Ebitda prévu cette année). Pourquoi Vivendi irait-il se séparer de « l'unique histoire de croissance du portefeuille » comme le relèvent les analystes d'Exane BNP Paribas ?

L'actif le plus liquide
Pour une raison simple : c'est l'actif le plus liquide. Vivendi, qui a besoin de cash, contrôle à 100% GVT et pourrait le vendre aisément, et en outre beaucoup plus cher qu'il ne l'a payé. « Entre 7 et 8,5 milliards d'euros » affirme Reuters, « plus de 5 milliards d'euros au minimum » estime un analyste financier. "Tous les fonds d'investissement seraient sur le coup" considère un autre expert. Mais on risquerait de « créer une décote de ridicule », raille un autre analyste : trois ans après l'acquisition, le management qui affirme suivre une stratégie « focalisée sur les pays à forte croissance », donnerait l'impression d'être « une girouette », ou, pire, d'avoir « le couteau sous la gorge ». C'est effectivement le sentiment partagé par de nombreux experts : une vente de GVT suggère que le processus de cession des autres actifs (par exemple Activision Blizzard) est plus compliqué que prévu.
 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 6
à écrit le 23/08/2012 à 0:12
Signaler
Les actifs sont-ils bien répartis selon le potentiel des marchés à long terme aux Amériques? Etats-Unis 300 millions hab, marché hyper-concurrentiel et saturé ; AmLat 600 millions hab. en voie de consolidation, pourvu de ressources et en plein essor ...

à écrit le 20/08/2012 à 22:56
Signaler
C'est à peu de choses près la même erreur stratégique que chez PSA ou d'autres entreprises françaises : se risquer à de investissements coûteux sur de nouveaux marchés difficiles comme les Etats-Unis ou les pétro-monarchies où la position est défavor...

à écrit le 20/08/2012 à 22:49
Signaler
En Amérique latine, la liste des sociétés françaises substituées par des américaines ou affiliées s'allonge. Autre exemple, Auchan par WalMart.

à écrit le 20/07/2012 à 15:44
Signaler
La stratégie qui semble se mettre en place est la vente de SFR Maroc au Quatar pour un bon prix. Orange, sans que les deux évennements ne soient liés recevrait des licences sur le monde arabe et pourrait acheter nombre d'entreprises détenues par des ...

à écrit le 20/07/2012 à 13:37
Signaler
Une fois encore aucune stratégie, aucune vision long terme autre que celle de créer de la valeur pour l'actionnaire... Affligeant de ne rien apprendre des crises.

le 20/07/2012 à 16:54
Signaler
Sans valeur, il n'y a plus d'actionnaire. Sans actionnaire, il n'y a plus d'entreprise, ni d'emplois, ni de développement économique. Affligeant de ne rien apprendre de l'histoire ou de la crise actuelle.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.