Plan social de SFR : l'intersyndicale s'agace des propos de Fleur Pellerin

Réagissant aux propos de la ministre déléguée à l'Economie numérique dans une émission sur le plan de départs volontaires en discussions chez l'opérateur télécoms, les syndicats CFDT, CFE-CGC, CGT et Unsa estiment que la direction n'a pas fait d'efforts pour diminuer le nombre d'emplois concernés. Ils dénoncent les motivations financières et le risque social d'une éventuelle fusion avec un autre opérateur.
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En colère. Dix jours après le passage de la ministre déléguée à l'Economie numérique, Fleur Pellerin, à l'émission « On n'est pas couché » le 1er décembre (voir l'extrait), l'intersyndicale de SFR vient de se fendre d'une lettre ouverte au ton acerbe à la ministre. Les syndicats CFDT, CFE-CGC, CGT et Unsa expriment leur « vif désaccord » avec les propos tenus sur le plan de départs volontaires en discussions chez l'opérateur télécoms : parlant de la direction, la ministre a dit qu'ils « ont déjà fait un effort, ils pensaient avoir un plan plus important que ça. » Or le nombre de suppressions d'emplois prévu (1.123 postes s'accompagnant de 267 créations) « correspond malheureusement aux estimations que nous vous avions communiquées lors de notre entrevue du mois de juin » contestent les syndicats. Au total, 1.271 emplois seraient même menacés si l'on prend en compte « les postes transférés des régions vers Paris » affirment-ils.

Un plan de réorganisation « urgent » pour Vivendi
L'intersyndicale dénonce aussi la motivation d'ajustement « stratégique » de ce plan évoquée par la ministre, estimant qu'il s'agit « uniquement [de] garantir leur marge plantureuse » en citant l'argumentaire des dirigeants dans le livre 2 du plan : « la détérioration de la situation économique et financière de SFR, actif clé et jusqu'ici particulièrement contributif au sein du Groupe Vivendi, pèse lourdement sur la situation de Vivendi et sur la compétitivité du « Pôle Télécom ». Ceci explique à la fois la décision du Groupe Vivendi de revoir ses investissements dans le secteur des télécoms et de redresser la situation de ses activités françaises réunies sous sa filiale SFR par un plan de réorganisation majeur et urgent. »

« L'innovation ne constitue pas un avantage compétitif dans les télécoms »
Les syndicats s'indignent que SFR « une des entreprises les plus profitables de France va supprimer plus d'un millier d'emplois dans le seul but de continuer à garantir un niveau de rentabilité hors norme à son actionnaire » et que l'opérateur soit « récompensé » par le crédit d'impôt instauré par le pacte de compétitivité à hauteur de « plus de 5 millions d'euros dès 2013. » Et ce alors que la direction de SFR écrit dans le livre 2 du plan que « l'innovation ne constitue pas un avantage compétitif dans les télécoms. » Autre propos de la ministre qui a agacé l'intersyndicale « ce n'est pas un plan social mais un plan de départs volontaires, » même si cela est exact sur le plan juridique. « Comment parler de volontariat quand à Lyon 23% des emplois sont supprimés et à Toulouse 43% ? » interpellent les syndicats qui demandent : « vous avez peut-être obtenu des garanties, que nous ne connaissons pas, pour accepter sans broncher un si grand nombre de suppressions d'emplois ? »

« Une fusion des réseaux de SFR et Bouygues pourrait diviser par 2 les emplois »
Les représentants syndicaux s'inquiètent d'une éventuelle « fusion de tout ou partie de SFR avec un autre opérateur » qui « transparaît aussi du projet d'entreprise » et qui « semble recueillir votre assentiment et donc celle du gouvernement. » Or la CFDT, CFE-CGC, CGT et Unsa font valoir que par exemple « une fusion des réseaux de SFR et Bouygues pourrait diviser par deux le nombre d'emplois sur les activités concernées » : les salariés des opérateurs seraient donc « une fois encore les grands perdants », mais aussi les équipementiers et les sous-traitants en charge de la maintenance. Les syndicats rappellent que en 2007, « alors qu'aucun ralentissement économique ne le justifiait », SFR s'était « débarrassé » de 1.900 salariés en externalisant son service client. « Moralité, que le bénéfice de notre entreprise soit de 2 milliards ou qu'il soit de 500 millions d'euros, SFR a détruit, détruit et détruira des emplois en France, directement et indirectement. »
 

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Commentaires 8
à écrit le 13/12/2012 à 18:07
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SFR n'avait-il pas licencié plus de 2000 personnes en 2007 ou 2008? l'histoire semble se répeter malheureusement alors que l'opérateur n'est pourtant pas ce qu'on peut appeler "sur la paille"!! j'ai même entendu dire qu'un livre sur SFR allait sortir...

à écrit le 13/12/2012 à 15:36
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On croit savoir ou on a une idée de certaines choses, mais si on ne mets pas les mains dans « les toilettes », on ne le sait pas vraiment.

à écrit le 13/12/2012 à 9:53
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Cette ministre n'a clairement jamais travaillé de sa vie. En effet, oser dire publiquement que la direction de SFR "a déjà fait des efforts" alors que toute personne ayant travaillé et vécu ce genre de situation sait qu'il s'agit d'une négociation e...

le 13/12/2012 à 16:29
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son parcours .....j'aurais bien quelques idées ....

à écrit le 12/12/2012 à 20:39
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cette madame s'imagine peut etre que nous sommes en chine ou en corée ou les employés sont du "consumable" ...et ça ce dit "socialiste" !

le 12/12/2012 à 22:55
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T as voté à gauche ... Alors maintenant il faut assumer et se taire ...

le 13/12/2012 à 8:35
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certainement pas que j'allais voter a gauche ! voila pouquoi j'assume pas ! et encore moins me taire ! par contre effectivement tous a la meme enseigne suite a ce choix de moyen age ! vive l'assistanat n'est pas mon cri de guerre !

à écrit le 12/12/2012 à 17:48
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there is no free lunch ( sans mauvais jeu de mots !)

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