Le casse-tête du stationnement à Paris sera-t-il bientôt un lointain souvenir ? La capitale a décidé dans un premier temps de moderniser le mode de paiement des stationnements en surface. La Ville de Paris va abandonner le Moneo, utilisé pour moins de 5% des règlements à l'horodateur, au profit de la carte bancaire, qui sera acceptée par les 8.000 parcmètres de la capitale à la fin juillet, et dans un second temps adopter le « m-paiement », via un téléphone mobile classique ou un smartphone. Le Conseil de Paris doit en effet adopter ce lundi une délibération prévoyant le lancement d'un appel d'offres pour la mise en place et l'exploitation d'un tel système qui sera déployé dès le premier trimestre 2014 pour une expérimentation pilote dans les 4 premiers arrondissements de la capitale. Le paiement par téléphone mobile sera ensuite généralisé à l'ensemble de Paris courant 2015.

Seuls 10% des automobilistes paient leur stationnement
L'objectif de la ville est d'offrir « un nouveau confort aux usagers » mais aussi d'améliorer le « taux de respect du stationnement payant particulièrement faible à Paris où seuls 10% des automobilistes paient leur stationnement » explique la direction de la voirie, contre 30% environ au niveau national. Le paiement par téléphone portable est « bien adapté aux usagers itinérants effectuant des arrêts courts », typiquement les professionnels, en évitant le passage à l'horodateur et en ajustant à distance le temps de stationnement payant au besoin réel.

Le système devra être accessible d'un téléphone classique, d'un smartphone et par Internet. A Mulhouse, c'est le paiement par SMS qui a été privilégié afin de garantir une utilisation par tous (solution M-Parking mise en place par SFR, fonctionnant aussi pour les abonnés Orange et Bouygues Telecom). Les « pervenches » devront aussi être équipées de « terminaux mobiles communicants » pour recevoir et contrôler les tickets virtuels générés pas les mobiles des automobilistes à distance. Le marché sera attribué à un seul opérateur, chargé de fournir la solution complète (applications iPhone et Android, outils de relation avec les usagers, de gestion des réclamations et de fourniture de justificatifs, etc).

Strasbourg pionnière pour les horodateurs sans contact
Strasbourg a été pionnière dans la technologie sans contact en équipant tous ses horodateurs de lecteurs pour téléphones portables NFC (Near Field Communication) et cartes bancaires sans contact, mais encore faut-il avoir le bon smartphone compatible de la gamme spécifique « Cityzi ». A Metz, la ville a mis en ?uvre avec la société Mobile City un service voisin qui nécessite de s'enregistrer au préalable en ligne puis d'appeler, une fois garé, un numéro dédié pour s'identifier puis de confirmer par SMS ; le paiement est facturé à la minute.

Plusieurs villes ont choisi la solution PayByPhone, filiale du britannique PayPoint, notamment Issy-les-Moulineaux, Boulogne-Billancourt, Asnières-sur-Seine, Rueil-Malmaison, Le Havre. Accessible via des applications iPhone ou Android, via un serveur vocal, un ordinateur ou un téléphone équipé de la technologie sans contact NFC, ce service, qui nécessite de créer un compte en associant un numéro de mobile à un numéro de carte bancaire, permet de prolonger ou interrompre à distance un stationnement en cours. Il facture en supplément les SMS de confirmation ou d'alerte (0,15 euro).

Des solutions de « parking intelligent »
Au-delà du seul paiement, des solutions de « smart parking » visant à fluidifier la circulation et faciliter le stationnement voient le jour. Orange Business Services, la branche Entreprises de l'opérateur, vient de s'associer avec la société californienne Streetline Inc pour développer une offre de services de stationnement intelligent en France : une première ville (dont le nom reste tenu secret) viendrait de signer la mise en place d'une expérimentation portant sur 300 places (sur un total de 2.500). Orange apporte la connectivité (et sa connaissance des collectivités locales), Streetline sa solution complète déployée dans une vingtaine de villes américaines, dont Los Angeles, et trois villes européennes (Manchester, etc) qui comprend des capteurs intelligents à installer sur chaque place, connectés au réseau mobile, et une application mobile. Les capteurs détectent la présence de véhicules et signalent ainsi les places disponibles, l'application guide vocalement l'automobiliste jusqu'à l'emplacement le plus proche.

«Le marché du stationnement intelligent est très prometteur : la France possède un parc de 1,3 million de places régulées » relève Nathalie Leboucher, directrice Smart Cities chez Orange. L'idée est de proposer aux villes d'engranger des recettes complémentaires (publicitaires avec des coupons de réduction de commerçants par exemple) pour diminuer l'enveloppe d'investissement initial. A Los Angeles, le programme L.A. Express Park, déployé par Xerox en partenariat avec Streetline, a coûté plus de 18 millions de dollars.