SFR : Bouygues met 14,5 milliards d'euros sur la table

Bouygues annonce jeudi que son offre sur l'opérateur télécoms SFR valorise la filiale de Vivendi à 14,5 milliards d'euros avant synergies et qu'il prévoit de coter en Bourse le nouvel ensemble SFR-Bouygues Telecom.
Avec son projet de rachat de SFR, Bouygues veut créer le leader français du mobile et augmenter sa capacité à réaliser des investissements. (Photo : Reuters)

On savait que le groupe Vivendi avait reçu deux offres, mercredi, pour le rachat de sa filiale SFR. On savait aussi que le groupe valorisait l'opérateur aux alentours de 15 milliards d'euros. Jeudi matin, Bouygues a finalement dévoilé sa proposition pour un montant de 14,5 milliards d'euros pré-synergies et 19 milliards d'euros post-synergies.

Si la proposition est retenue, l'opérateur à naître de la fusion entre les deux opérateurs français deviendrait "leader en mobile et n°2 en fixe en France", selon les termes du communiqué envoyé par Bouygues, et le "septième acteur en Europe". Mais le contact avec l'Autorité de la concurrence n'a pas encore été établi, alors qu'un tel rapprochement risque de nécessiter d'importantes concessions.

Un rapprochement permettrait la mise en commun d'investissements lourds

Le groupe met en avant « la proximité des cultures d'entreprise et la relation de confiance nouée entre les équipes de direction des deux entreprises lors de la mise au point de l'accord de partage de réseaux mobiles », qui a fait l'objet de négociations pendant neuf mois et de discussions avec le gendarme de la concurrence.

L'objectif d'une telle fusion, selon Bouygues, serait de créer un acteur suffisamment fort pour réaliser les investissements nécessaires afin de répondre aux enjeux du "très haut débit fixe et mobile". Ainsi Bouygues s'engage-t-il "sur un niveau d'investissement élevé", notamment pour développer "la fibre optique dans les grandes métropoles et dans les zones rurales moins denses" à un rythme de "400 millions d'euros (...) par an, (...) soit un doublement du rythme actuel".

"Aucun départ contraint"

Sur le plan social, Bouygues promet par ailleurs "un projet sans aucun départ contraint" et même "une redynamisation de l'emploi". A condition toutefois que l'opération soit un succès en terme d'innovation et d'amélioration de la qualité du service.

10 milliard d'euros d'économies

Le groupe prévoit de réaliser des économies grâce aux synergies entre les équipes opérationnelles.

Dans son communiqué, il prévoit 1,4 milliard d'euros de gain en année pleine dont 80% seront réalisés grâce à une réduction des coûts et 20% grâce à la mise en commun des investissements. La majeure partie de ces économies seront réalisées sur trois ans et Bouygues estime le coût de mise en œuvre de ces synergies à 800 millions d'euros sur cinq ans.

Introduction en Bourse du nouvel ensemble

Enfin, Bouygues promet l'introduction en Bourse le plus vite possible du nouvel ensemble. Ainsi promet-il à Vivendi 10,5 milliards d'euros de paiement en numéraire et "46% du capital du nouvel ensemble, permettant aux actionnaires de bénéficier pleinement du potentiel de création de valeur de ce rapprochement".

"À l'occasion de l'introduction en Bourse du nouvel ensemble, Vivendi se verrait offrir la possibilité de céder 15% supplémentaires du capital. Vivendi sera par la suite libre de rendre liquide le solde de sa participation dans le calendrier de son choix," est-il précisé dans le communiqué.

Une liquidité qui devrait être appréciée par le conseil de surveillance de Vivendi. En prenant en compte toutes les synergies, les termes de l'offre valoriseraient ainsi SFR à 19 milliards d'euros au profit de Vivendi, promet le groupe Bouygues.

Dette couverte par le nouvel ensemble

"La dette du nouvel ensemble, intégralement garantie par HSBC, couvrira le financement de l'acquisition (10,5 milliards d'euros) et ses besoins opérationnels. Elle a été structurée afin de donner au nouvel ensemble les moyens de son développement et un statut "Investment Grade". Par ailleurs, une augmentation de capital est envisagée au moment de l'introduction en Bourse, renforçant encore ses capacités d'investissement. Le nouvel ensemble bénéficierait de la solidité financière du groupe Bouygues", précise-t-il par ailleurs dans son communiqué.

Lors d'une conférence téléphonique, le directeur financier du groupe Philippe Marien a déclaré que l'augmentation de capital qui accompagnerait l'introduction en Bourse prévue du nouvel ensemble Bouygues Telecom-SFR ainsi que les cessions d'actifs potentiels s'élèveraient à 3 milliards d'euros. "C'est le meilleur projet pour les consommateurs français, les infrastructures françaises, et les actionnaires de Bouygues et de Vivendi compte tenu de la création de valeur", a-t-il fait valoir .

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Commentaires 7
à écrit le 06/03/2014 à 20:57
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Avec seulement 4 opérateurs de réseau actuellement en France, une telle fusion devrait être impossible si l'intérêt du consommateur est pris en compte. Ça dépend donc à quel point c'est intéressant pour les gérants de l'autorité de la concurrence... ...

le 06/03/2014 à 21:58
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Une dizaine de réseaux n'offre aucune économie d'échelle permettant une plus grande accessibilité par la baisse des coûts structurels (à marge commerciale réduite bien entendu).

à écrit le 06/03/2014 à 10:40
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Cette offre de Bouygues pour racheter SFR est étonnante car il est bien évident que cette offre sera bloquée par l'autorité de la concurrence ou la commission de Bruxelles pour entrave à la concurrence...! Ceci après des années d'efforts pour augment...

le 06/03/2014 à 12:04
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Bruxelles pense qu'il y a trop d'opérateurs......... et la baisse des prix dans le fixe, initiée par Bouygues, doit assez lui plaire......

le 06/03/2014 à 13:43
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Il faut voir plus loin que le bout de son nez. Si Numéricable rachète SFR, Bouygues sera menacé de disparition à moyen court terme, et on en reviendra de toute façon à 3 opérateurs, avec SFR au mains de capitaux étranger. Si Bouygues passe, le grou...

le 06/03/2014 à 13:51
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Le soucis sera d amortir ces investissement

le 06/03/2014 à 15:03
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En effet, Bouygues est pratiquement sûr que son offre de fusion sera bloquée par le gouvernement afin de protéger son "champion" Orange. Pourquoi ne pas avoir plutôt proposé un démembrement de SFR? Cela aurait pu permettre à chaque entité de se renfo...

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