5G : l’horizon s’éclaircit pour Ericsson

Entre les limitations et interdictions de Huawei en Europe et les difficultés de Nokia, l’équipementier télécoms suédois dispose d’une avantageuse fenêtre de tir pour accroître ses parts de marché.
Pierre Manière
Si Ericsson peut tirer son épingle du jeu, encore faut-il que l’Europe ne freine pas ses investissements dans la 5G, à cause, notamment, de la crise du Covid-19.
Si Ericsson peut tirer son épingle du jeu, encore faut-il que l’Europe ne freine pas ses investissements dans la 5G, à cause, notamment, de la crise du Covid-19. (Crédits : Aly Song)

Sur le papier, le géant suédois des équipements télécoms se trouve dans une situation favorable. Il faut dire que ses deux principaux rivaux, le chinois Huawei et le finlandais Nokia traversent des passes difficiles. Le premier est fragilisé sur le Vieux Continent. Londres a récemment décidé d'expurger ses réseaux des équipements Huawei. La France, elle, a décidé de limiter très fortement l'empreinte du groupe chinois dans les infrastructures 5G. Une manœuvre qui pourrait, in fine, accoucher d'une mise à l'écart du mastodonte de Shenzhen.

En parallèle, Nokia essuie de grosses difficultés. Le groupe taille aujourd'hui à la hache dans ses troupes à travers le globe. En France, le groupe veut se séparer d'un tiers de ses effectifs dédiés aux infrastructures et logiciels de réseaux mobiles, c'est-à-dire plus de 1.200 personnes. Le groupe finlandais, qui va changer de PDG au mois de septembre, pâtit encore de mauvais choix stratégiques en matière de puces électroniques, qui ont renchéri le prix de ses offres 5G.

Les difficultés de Huawei et de Nokia sont du pain béni pour Ericsson. Il va, sans nul doute, chercher à profiter des déboires de ses deux grands rivaux pour accroître ses parts de marché en Europe. Après l'exclusion de Huawei du Royaume-Uni, Ericsson s'est immédiatement positionné en alternative auprès des opérateurs. L'équipementier a dit posséder « la technologie, l'expérience et la capacité de la chaîne d'approvisionnement nécessaires » pour bâtir un réseau 5G « de premier plan » outre-Manche.

Bonne santé financière

Le groupe suédois, numéro deux mondial des réseaux mobiles, bénéficie en outre d'une meilleure santé financière que par le passé. La semaine dernière, lors de la publication de ses résultats au titre du deuxième trimestre, il a indiqué que la crise du Covid-19 n'avait eu qu'un « impact limité » sur sa rentabilité. Pour cette période, il a réalisé un bénéfice net de 2,6 milliards de couronnes (environ 250 millions d'euros), en hausse de 40% sur un an. Tandis que son chiffre d'affaires a lui progressé de 1%, à 55,6 milliards. « Nous restons positifs sur les perspectives à long terme, a commenté le PDG du groupe suédois Börje Ekholm. Certains clients accélèrent leurs investissements, quand d'autres sont temporairement prudents. »

Si Ericsson peut tirer son épingle du jeu, encore faut-il que l'Europe ne freine pas ses investissements dans la 5G, à cause, notamment, de la crise du Covid-19. Sur ce front, l'état-major de l'équipementier ne cache pas ses inquiétudes. « Aujourd'hui, l'Europe est par endroit à l'arrêt en matière de 5G, déplorait Franck Bouétard, le PDG d'Ericsson France, en mai dernier. Cela ne sera pas sans conséquences, à terme, sur la compétitivité économique et sur l'emploi. La 5G pourrait pourtant constituer un puissant moyen pour redémarrer l'économie et favoriser la réindustrialisation. »

Pierre Manière

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Commentaires 8
à écrit le 21/07/2020 à 15:21
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Tant mieux pour l'industrie stratégique des Telecom européenne. L'idéal serait qu'Ericsson et Nokia fusionnent pour faire des économies d'échelle, style Airbus des Telecom, pour contrer Huawei, comme un tps avec l'Airbus avorté du ferroviaire pour c...

le 21/07/2020 à 17:48
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@ Fred ; Maintenant , les scandinaves ne se précipitent pas pour acheter Français , du rejet pour ce qui est Latin....Sans oublier la farce que Nokia a fait subir aux survivants d'' Alcatel ! Franchement je ne pleurais pas si l' on ne fais...

à écrit le 20/07/2020 à 17:00
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Je veux savoir pk la France a choisit et préfere une entreprise chinoise comme Huawei qui n'a pas des lignes de production en France et en Europe à la place des entreprises européennes.

le 20/07/2020 à 19:51
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Si c'est par exemple deux fois moins cher, vous privilégiez quoi ? Sur un réseau entier, d'un pays, ça doit faire pas mal de roros. (mutualiser serait pas mal, au lieu d'avoir 4 groupes de 3 antennes, pour 4 opérateurs, une triplette et c'est tout (m...

le 20/07/2020 à 23:33
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Parce que notre devise, notre emblème, notre blason se résument à : fait ce que je dis pas ce que je fais. Nous ne pouvons pas être cohérent, car étant ni des italiens, ni des allemands, ni des espagnols, ni des anglais nous aspirons à être un pe...

le 21/07/2020 à 1:26
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Il faut être intelligent... C'est la phrase clé de nos politiques en ce moment... Nos emplettes sont nos emplois. Vous devez agir en conséquence mais je ne vous interdit rien... Bouygues est-il intelligent ?

le 21/07/2020 à 11:28
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Comment et pk les produits chinois sont deux fois moin cheres?Pk il n'y a pas des taxes d'entrance aux douanes européens pour les produits chinois pour compenser les prix?

le 21/07/2020 à 15:04
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Certainement l'appât du gain des Bouygues, SFR et consorts et une concurrence à couteaux tirés entre opérateurs avec des forfaits Mobiles parmi les + bas du marché européen.

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