Arnaud de Puyfontaine (Vivendi) claque la porte du conseil d'administration de Telecom Italia

Le gouvernement de Giorgia Meloni souhaite reprendre la main sur le réseau Internet fixe de Telecom Italia, jugé stratégique, sans avoir encore tranché sur comment s'y prendre. De son côté, Vivendi, principal actionnaire de Telecom Italia avec une part de 23,75%, n'entend pas lâcher l'opérateur télécoms. Depuis plusieurs mois, les négociations sont menées entre les deux parties sans que le sort de Telecom Italia n'est encore été tranché.
Le président du directoire de Vivendi, Arnaud de Puyfontaine.
Le président du directoire de Vivendi, Arnaud de Puyfontaine. (Crédits : Reuters)

Nouvel épisode du côté de Télécom Italia (TIM). Le président du directoire de Vivendi, Arnaud de Puyfontaine, a démissionné de son poste de membre du conseil d'administration de TIM, a indiqué, ce lundi, à l'AFP un porte-parole du groupe français. Le départ est à effet immédiat. Une décision « irrévocable », a-t-il ajouté dans un courrier adressé à Telecom Italia.« Dans cette phase de dialogue constructif » entre les principaux actionnaires de Telecom Italia et le gouvernement italien sur l'avenir de l'opérateur, il est « essentiel que toutes les parties concernées puissent travailler d'une manière constructive et transparente au bénéfice de TIM et tous les actionnaires », écrit-il.

Les velléités du gouvernement italien

En effet, le gouvernement de Giorgia Meloni souhaite reprendre la main sur le réseau Internet fixe de Telecom Italia, jugé stratégique, sans avoir encore tranché sur comment s'y prendre. Fin novembre, l'exécutif avait annoncé mettre en place un « groupe de travail » en charge de définir « les meilleures solutions de marché viables » pour l'opérateur historique italien, « afin de maximiser les intérêts du pays, des entreprises concernées et de leurs actionnaires ». Jusqu'alors, il était question que l'opérateur se sépare de son réseau Internet fixe qui devait être racheté par la Caisse des dépôts italienne (CDP), afin de fusionner avec le réseau d'Open Fiber, dont elle est propriétaire. L'objectif était de bâtir un grand réseau national de fibre optique, auquel tous les opérateurs auraient accès. Mais si ce projet avait le soutien de l'ancien gouvernement de Mario Draghi, le nouvel exécutif ne semblait pas être du même avis.

Vivendi « n'a aucune intention de céder sa participation »

Malgré ces difficultés, Vivendi, principal actionnaire de Telecom Italia avec une part de 23,75%, avait salué fin décembre le « climat serein et constructif » dans lequel se déroule la concertation avec le gouvernement italien sur l'avenir de TIM. Arnaud de Puyfontaine avait, en outre, estimé que ce climat « serein » pourrait préparer le terrain « pour envisager d'autres investissements en Italie qui peuvent sceller le partenariat entre l'Italie et la France », selon un communiqué diffusé en italien.

Le groupe français ne semble, en effet, pas décidé à lâcher l'opérateur. Fin novembre, lorsque le fonds américain KKR avait fait une offre non contraignante de 12 milliards de dollars (10,8 milliards d'euros) visant à privatiser TIM, Vivendi avait rappelé qu'il « n'a aucune intention de céder sa participation » dans l'opérateur italien, assurant rester un actionnaire de long terme.

En démissionnant de son poste d'administrateur comme annoncé ce lundi, Arnaud de Puyfontaine souhaite ainsi se procurer davantage de marges de manœuvre dans la concertation avec le gouvernement italien sur l'avenir du réseau de l'opérateur de télécoms. L'objectif de Vivendi est « de rétablir une trajectoire de croissance pour Telecom Italia et de voir reconnue la valeur réelle de l'entreprise et du réseau ». Le président du directoire de Vivendi a également « confirmé le fort intérêt de Vivendi de rester un investisseur de long terme » de Telecom Italia.

(Avec AFP)

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