Après sa nomination à la tête d'Orange au printemps dernier, Christel Heydemann a décidé plusieurs gros changements à la direction générale. Le premier intervient aux ressources humaines, indique ce lundi l'opérateur dans un communiqué. Gervais Pellissier, son directeur exécutif, cède sa place à Vincent Lecerf. A la tête des RH d'Imerys, un spécialiste de la production et de la transformation des minéraux industriels, il prendra ses fonctions le 1er décembre prochain. Ce poste est particulièrement important. Si Orange a tourné la page de la vague des suicides de 2009-2010, dont le souvenir reste très présent dans l'entreprise, les syndicats déplorent une situation sociale tendue dans un contexte économique difficile. Gervais Pellissier restera chez l'opérateur. Il « continuera à la direction générale », précise Orange. Il y sera conseiller, mais conservera surtout les rênes de d'Orange Espagne, qui joue les premiers rôles dans la consolidation du marché.
L'autre mouvement concerne Orange Bank, la banque digitale de l'opérateur. Ici, Paul de Leusse va rendre son tablier de directeur général. Il doit prendre, selon nos informations, les commandes d'un important fonds d'investissement. Il sera remplacé, à compter du 1er octobre, par Stéphane Valois, jusqu'alors directeur général délégué d'Orange Bank. En clair, Christel Heydemann fait le choix de la continuité, même si les critiques vont bon train concernant les résultats de cette division. Cette diversification a, il est vrai, souvent été reprochée à Stéphane Richard, l'ex-PDG d'Orange.
La division d'Orange en charge des marchés de gros et des réseaux internationaux change aussi de dirigeant. Jérôme Barré, son patron, va prendre sa retraite. Son départ est prévu ce jeudi. Christel Heydemann ne lui a pas encore trouvé de remplaçant. Interrogé par La Tribune, Orange précise que le périmètre de cette division pourrait évoluer. Quoi qu'il en soit, c'est Michaël Trabbia, le directeur de l'innovation d'Orange, qui assurera l'intérim. Cette division est particulièrement stratégique pour l'opérateur historique. La fin programmée du réseau cuivre, et donc à terme des recettes qu'Orange engrange sur le marché de gros, oblige en particulier l'entreprise à repenser son modèle économique.
Enfin et sans surprise, Béatrice Mandine, fidèle des fidèles de Stéphane Richard, va quitter la direction de la communication à la fin du mois. Après quinze années passées chez l'opérateur, « elle sera remplacée dans les prochaines semaines », indique Orange. Dans sa missive, l'opérateur salue son travail. « Tout au long de ces années, Béatrice Mandine a contribué à renforcer la puissance de la marque Orange à travers le monde et à installer une stratégie de marque engagée, qui aujourd'hui irrigue l'ensemble de l'entreprise, en interne comme en externe, affirme l'opérateur. Elle aura également inscrit l'expérience clients dans l'ADN de la marque et fait d'Orange l'une des marques françaises les plus valorisées. » Christel Heydemann lui cherche encore un remplaçant. Il s'agirait d'un profil plutôt senior, qui a déjà fait ses armes dans un grand groupe.
Il s'agit de la deuxième vague de changements au sein de la direction d'Orange à laquelle Christel Heydemann procède depuis son arrivée. Une troisième et dernière vague devrait intervenir au moment de la présentation du nouveau plan stratégique du groupe pour les cinq années à venir, sans doute en février-mars 2023.
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