Fibre : le tribunal tranchera le 8 avril le conflit entre Orange et Scopelec

Le tribunal de commerce de Paris a demandé à l’opérateur historique de maintenir son contrat avec son premier sous-traitant pour le déploiement de la fibre, lequel s’achevait ce jeudi, jusqu’à une audience contradictoire vendredi prochain. Scopelec estime son avenir menacé après la perte de ce contrat, qui représente un peu moins de la moitié de son chiffre d’affaires. L'affaire intervient alors que le chantier du déploiement de la fibre fait l'objet de nombreuses critiques. Explications.
Pierre Manière
(Crédits : ALESSANDRO BIANCHI)

Le bras de fer entre Orange et Scopelec se poursuit. Ce jeudi, le tribunal de commerce de Paris a demandé à l'opérateur historique de maintenir son contrat avec Scopelec, son premier sous-traitant pour le déploiement de la fibre, jusqu'au 8 avril. Et ce, pour avoir le temps d'entendre les deux partis lors d'une audience contradictoire. Ce contrat s'achevait ce jeudi. Or pour Scopelec, sa perte constitue un séisme. Celui-ci représentait environ 40% de son chiffre d'affaires, qui s'est élevé à environ 475 millions d'euros l'an dernier. Résultat : le sous-traitant a été placé, mi-mars, en procédure de sauvegarde, et plus d'un millier d'emplois sont aujourd'hui menacés.

Pour déployer la fibre, Orange n'a pas coupé les ponts avec Scopelec, mais a préféré se tourner davantage vers d'autres prestataires. L'opérateur historique estime que la qualité du travail de Scopelec n'est pas à la hauteur. Ce que dément le sous-traitant. Celui-ci estime, en outre, qu'Orange ne lui a pas laissé suffisamment de temps pour se retourner. Comme l'indique Le Monde, Scopelec redoute, surtout, de devoir mettre la clé sous la porte « si Orange ne l'aide pas à financer les indemnités de licenciements des techniciens touchés par la perte de chiffre d'affaires ».

De nombreuses malfaçons sur le chantier de la fibre

L'affaire intervient alors que le chantier du déploiement de la fibre fait l'objet de nombreuses critiques. Les opérateurs continuent de déployer cette technologie à toute vitesse. Mais pour ce faire, ils font appel à des sous-traitants dont certains ne travaillent pas correctement. Des techniciens effectuent parfois leurs tâches " à la va-vite", et sèment la pagaille dans les installations. Partout, des usagers se plaignent de raccordements mal effectués, ou de débranchements sauvages.

Pour lutter contre ces malfaçons, l'Arcep, le régulateur des télécoms, a publié un plan d'action, en novembre dernier. Son objectif : inciter les opérateurs et leurs sous-traitants à mieux contrôler les interventions sur les réseaux. A cette occasion, le gendarme des télécoms a épinglé XP Fibre, une filiale d'Altice (SFR) en charge du déploiement de la fibre. Le régulateur, qui évoque des « défauts importants dans la qualité de la réalisation des opérations de raccordement final », a décidé d'ouvrir une enquête.

Augmentation des litiges

Le mois dernier, la Médiation des communications électroniques, elle, a constaté une forte augmentation des litiges liés à la fibre. Cet organisme indépendant, qui arbitre des litiges entre les consommateurs et les opérateurs, constate que « les problèmes sont majoritairement liés à la construction du réseau ». Si les opérateurs ont pris des engagements, ces derniers mois, pour améliorer la qualité des raccordements, la Médiation des communications électroniques ne constatait, jusqu'alors, aucune amélioration.

Pierre Manière

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