Serait-ce le signe d'un apaisement des relations entre les Etats-Unis et Huawei ? Selon l'agence Reuters, le pays de l'Oncle Sam a autorisé des équipementiers maisons à vendre leurs composants automobiles pour plusieurs centaines millions de dollars au géant chinois des télécoms et des smartphones. Ce n'est pas rien : depuis plus de deux ans, Huawei doit composer avec de très contraignantes sanctions américaines, qui lui interdisent de s'approvisionner en technologies « made in USA ».
Sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis ont décidé de mener la vie dure au groupe de Shenzhen, qu'ils accusent d'espionnage pour le compte de Pékin. Ils ont notamment décidé de chasser l'équipementier télécoms, leader dans la 5G, du stratégique marché américain du mobile. L'arrivée au pouvoir de Joe Biden n'avais pas, jusqu'alors, changé la position américaine à l'égard du groupe chinois.
Une politique américaine qui reste ferme
Concrètement, selon des sources proches du dossier consultées par Reuters, les États-Unis ont accordé, ces derniers mois, des licences autorisant des fournisseurs de composants travaillant dans les écrans vidéos et les capteurs pour véhicules à proposer leurs services à Huawei. L'agence de presse précise que le dossier est sans doute moins sensible que ceux concernant les équipements télécoms, les puces automobiles étant généralement d'une moindre complexité...
Quoi qu'il en soit, les États-Unis ne comptent pas du tout, pour le moment, lever ses sanctions à l'égard de Huawei. C'est ce qu'a indiqué un porte-parole du département américain du Commerce. Selon lui, Washington continue d'appliquer fermement sa politique visant « à restreindre l'accès de Huawei aux produits de base, aux logiciels ou à la technologie pour des activités qui pourraient nuire à la sécurité nationale et aux intérêts de la politique étrangère » du pays.
L'automobile, un segment stratégique
Il n'empêche que les États-Unis permettent, ainsi, à Huawei de se développer dans la voiture intelligente et autonome. Or ce segment est devenu stratégique pour le groupe de Shenzhen. Celui-ci ne veut pas se contenter de fournir des équipements et antennes 5G aux opérateurs télécoms. Il souhaite faire croître sa branche « Entreprises », qui ambitionne de proposer tout un panel de services numériques dans différentes secteurs, dont l'automobile, l'énergie ou encore les ports. Aujourd'hui, ce segment « Entreprises » ne représente que 11% des revenus du groupe (l'équivalent de 13 milliards d'euros), mais doit s'affirmer comme un des principaux relais de croissance dans les années à venir.
Dans l'automobile, Huawei est déjà considéré comme un acteur de premier plan. En juillet dernier, lors du Mobile World Congress de Barcelone, l'industriel a notamment annoncé la signature d'un gros contrat avec Volkswagen. Il s'agit, ici, d'un accord de licence qui permettra au groupe allemand d'utiliser ses technologies 4G dans ses véhicules connectés.
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