Télécoms : le Royaume-Uni tacle (encore) Huawei sur la sécurité de ses équipements

L’organisme britannique chargé de contrôler les équipements de Huawei estime que les produits du géant chinois des télécoms et de la 5G ne répondent pas encore aux standards de qualité et de cybersécurité.
Pierre Manière
Après de nombreuses tergiversations, Londres a décidé d'interdir les équipements Huawei, l'an dernier, pour le déploiement de la 5G.
Après de nombreuses tergiversations, Londres a décidé d'interdir les équipements Huawei, l'an dernier, pour le déploiement de la 5G. (Crédits : Dado Ruvic)

Pour Huawei, c'est une nouvelle pique. Dans un rapport publié en début de semaine, le centre d'évaluation de cybersécurité de Huawei (HCSEC), sous tutelle du gouvernement britannique, a estimé que les produits du champion chinois des télécoms et de la 5G n'atteignaient pas encore les standards en matière de sécurité. Malgré des « progrès soutenus », souligne le rapport consulté par le Financial Times, de nouveaux problèmes ont été découverts. En 2019, c'est le HCSEC qui avait mis en garde les autorités britanniques contre les « nouveaux risques » que les équipements Huawei feraient peser sur la sécurité du pays.

C'est, en partie, en se basant sur cette expertise que Londres a fini par chasser Huawei du marché de la 5G outre-Manche. D'autres pays ont également cité les travaux du HCSEC pour justifier des limitations à l'égard du groupe chinois. De nombreux pays européens ont choisi cette voie. C'est notamment le cas de la France, et récemment de la Suède, qui a interdit Huawei de participer au déploiement de la 5G.

Huawei souffre encore des sanctions américaines

L'équipementier télécoms Ericsson en paye aujourd'hui les pots cassés. La semaine dernière, le rival suédois de Huawei a affirmé qu'il s'attendait à décrocher une part de marché « sensiblement plus faible » du gâteau de la 5G en Chine. Un sacré coup dur. La Chine constitue en effet un marché énorme, et donc stratégique. Il s'agirait, en clair, de mesure de rétorsion de Pékin en réponse à l'interdiction suédoise.

Huawei fait, en parallèle, son possible pour ne pas se faire éjecter du Vieux Continent. Le groupe de Shenzhen mène un important lobbying pour démontrer que sa 5G est moins énergivore, qu'il réduit son empreinte carbone, qu'il fait des efforts considérables en matière de cybersécurité, qu'il fait tout pour épauler les startups européennes... Mais il est toujours confronté à de violentes sanctions américaines. Les Etats-Unis, qui accusent Huawei d'espionnage pour le compte de Pékin, ont notamment interdit l'industriel chinois de se fournir en technologies « made in USA ».

Pour écarter Huawei, les Etats-Unis tentent également de bouleverser l'industrie des équipements télécoms. Washington, qui ne possède plus de cadors dans ce secteur, vante désormais les mérites d'une 5G « ouverte », pour faire davantage de place à ses propres entreprises.

Lire aussi 8 mnLa 5G « ouverte » : la nouvelle arme des Etats-Unis pour contrer Huawei

Pierre Manière

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Commentaires 2
à écrit le 30/07/2021 à 23:14
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Si les téléphone huawei sont équipés d'une prise casque Jack ,je prends . la 5g rien à faire.

à écrit le 23/07/2021 à 8:08
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Sale temps pour la Chine quand même non ?

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