Fini l'époque où chaque présentation des résultats trimestriels s'apparentait à un énième chemin de croix. Longtemps considéré comme le plus faible des équipementiers télécoms derrière le chinois Huawei et le suédois Ericsson, Nokia se refait une santé. Après un solide premier trimestre, marqué par des hausses de ses ventes comme de son bénéfice, le groupe finlandais poursuit sur sa lancée. Ce jeudi, l'équipementier télécoms a fait état d'un chiffre d'affaires de 5,3 milliards d'euros au deuxième trimestre, en augmentation de 4% par rapport à la même période l'an dernier. Son bénéfice net, lui, a plus que triplé, à 344 millions d'euros.
De quoi pousser le groupe à revoir ses ambitions. « Compte tenu de la vigueur de notre début d'année 2021, nous révisons à la hausse nos perspectives pour l'ensemble de l'année, déclare Pekka Lundmark, le PDG de Nokia, dans un communiqué. Nous prévoyons désormais une marge d'exploitation comprise entre 10 et 12% pour l'ensemble de l'année 2021, contre une fourchette précédente de 7 à 10%. » L'industriel table, en parallèle, sur un chiffre d'affaires annuel compris entre 21,7 et 22,7 milliards d'euros, soit 1 à 2 milliards de plus que ce qu'il escomptait jusqu'alors. Les marchés ont salué la bonne nouvelle. En Bourse, le titre de l'équipementier gagnait 4,73%, à un peu plus de 6 euros, ce jeudi en milieu d'après-midi.
Un contexte favorable
Nokia bénéficie aujourd'hui d'un contexte on ne peut plus favorable. Il y a, en premier lieu, la concurrence qui rame. Leader dans la 5G, son grand rival Huawei a été chassé des États-Unis et de plusieurs importants pays européens, dont le Royaume-Uni et la France. Accusé d'espionnage pour le compte de Pékin par Washington, le groupe de Shenzhen n'est plus en odeur de sainteté dans nombre de marchés stratégiques. Une aubaine pour Nokia, dont l'état-major y voit l'opportunité de regarnir son carnet de commandes. Son concurrent Ericsson, de son côté, est également à la peine. En Chine, celui-ci s'attend à décrocher une part moins importante de l'énorme gâteau de la 5G. Ericsson anticipe des mesures de rétorsion de Pékin, dans la mesure où Huawei n'a pas le droit de participer au déploiement de cette technologie en Suède.
Mais ce n'est pas tout. Pekka Lundmark le dit pudiquement : « Nous constatons déjà les avantages de notre nouveau modèle d'exploitation. » Traduction : le groupe profite financièrement d'une sévère politique de réduction des coûts. Rappelons qu'au mois de mars, l'équipementier télécoms a annoncé un vaste plan de suppression de 5.000 à 10.000 postes à horizon deux ans. Ce qui représente jusqu'à 11% de ses effectifs globaux.
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