Les potentiels acheteurs de Telecom Italia revoient leurs offres pour la troisième fois

La Caisse des dépôts italienne et le fonds américain KKR ont soumis deux nouvelles offres de rachat pour le réseau fixe de Telecom Italia, qui seront étudiées à la fin du mois. Leurs premières offres étaient largement en dessous du montant demandé par Vivendi, le premier actionnaire de l'entreprise.
TIM essaie de revendre son activité réseau fixe depuis 2022.
TIM essaie de revendre son activité réseau fixe depuis 2022. (Crédits : Stefano Rellandini)

Le feuilleton continue. Pour la troisième fois, la Caisse des dépôts italienne (CDP) et le fonds d'investissement américain KKR ont soumis deux offres non contraignantes pour acquérir le réseau fixe de Telecom Italia (TIM), a annoncé vendredi l'opérateur de télécommunications. Ces deux propositions seront examinées par le conseil d'administration de l'entreprise lors de ses prochaines réunions prévues les 19 et 22 juin. Leur montant n'est pas connu, alors que les précédentes offres ont été jugées insuffisantes.

La direction de TIM avait présenté en juin 2022 un plan stratégique axé sur la scission entre le réseau de téléphonie fixe, mis en vente, et ses activités de services. La cession du réseau doit permettre à Telecom Italia de diminuer son énorme dette, qui a grimpé à 25,8 milliards d'euros au premier trimestre.

Une troisième offre toujours insuffisante ?

Le dépôts de ces offres fait suite à une demande expresse du PDG de Telecom Italia, Pietro Labriola, à laquelle les deux entreprises avaient jusqu'au 9 juin pour répondre. En relançant KKR et la CDP, le dirigeant avait pris le contrepied de Vivendi, premier actionnaire du groupe, qui était favorable à un arrêt des négociations, jugeant les offres largement insuffisantes.

Et pour cause : le montant des offres déposées hier devraient rester toujours éloignées des attentes de Vivendi, qui avait mis la barre très haut en réclamant 31 milliards d'euros dès 2022, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier. La CDP avait proposé en mai 19,3 milliards d'euros contre environ 18 milliards d'euros lors d'une première offre, alors que KKR a fait une proposition de 21 milliards d'euros, après 20 milliards d'euros auparavant.

A la mi-mai, la CDP avait laissé entendre qu'il y avait très peu de marge pour relever son offre. Mais finalement, le conseil d'administration de la CDP a donné son feu vert à une nouvelle offre, a confirmé la banque publique dans un communiqué. « L'offre sera valable jusqu'au 30 juillet », a ajouté la CDP, contrôlée à 82,7% par l'Etat italien.

Vers un acquéreur à deux têtes ?

Face à ce décalage entre les offres et le montant demandé par les actionnaires de TIM, le ministère italien de l'Economie a fait savoir début mai qu'il serait prêt à soutenir une éventuelle offre conjointe de la CDP et de KKR. Et pour l'instant les deux potentiels acquéreurs ne semblent pas exclure ce scénario. L'Etat a un véritable pouvoir dans l'affaire, puisque derrière Vivendi, qui détient une part de 23,75%, il est le deuxième actionnaire de Telecom Italia, à travers la participation de 9,81% détenue par la CDP.

KKR est de son côté déjà actionnaire à hauteur de 37,5% de FiberCop, l'opérateur du réseau de Telecom Italia. Une participation pour laquelle le fonds avait déboursé 1,8 milliard d'euros en 2021. Suffisant pour trouver un terrain d'entente ?

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Commentaire 1
à écrit le 11/06/2023 à 10:43
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On voit l efficacité d un gouvernement d extrême droite .. même pas capable dans les faits de défendre les bijoux de famille… que de la gueule rien de factuels … leçon à m’édicter en France …sur la préférence nationale subventionnée par des fonds … r...

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