Réseau fixe de Telecom Italia : KKR et la Caisse des dépôts italienne ont chacun rehaussé leur offre

Telecom Italia a annoncé avoir reçu deux nouvelles offres améliorées pour acquérir son réseau fixe de la part du fonds d'investissement américain KKR et de la Caisse des dépôts italienne. Si leurs montants n'ont pas été officiellement dévoilés, ils seraient de respectivement 21 milliards et 19,3 milliards d'euros. Encore loin des 31 milliards réclamés par l'actionnaire majoritaire, Vivendi. Ce dernier a d'ailleurs mis la pression sur le géant des télécoms à quelques jours d'une assemblée générale qui s'annonce tendue.
Telecom Italia compte notamment sur cette vente pour éponger son énorme dette, qui s'élève à plus de 25 milliards d'euros, et se relancer dans un marché italien des télécoms où la guerre des prix fait rage.
Telecom Italia compte notamment sur cette vente pour éponger son énorme dette, qui s'élève à plus de 25 milliards d'euros, et se relancer dans un marché italien des télécoms où la guerre des prix fait rage. (Crédits : DADO RUVIC)

Rendez-vous est donné le 4 mai prochain pour l'avenir de Telecom Italia (TIM). Le géant Italien des télécoms, en grande difficulté et lourdement endetté, a indiqué ce mardi dans un communiqué avoir reçu deux offres non contraignantes pour son réseau fixe. Elles seront donc examinées début mai par son conseil d'administration.

Sans surprise, ce sont le fonds d'investissement américain KKR et de la Caisse des dépôts italienne (CDP) qui sont derrière ces offres. Le premier en avait déposé une en 2022 puis début février et la seconde un mois plus tard, tous deux pour acquérir la future société regroupant le réseau fixe de TIM et Sparkle, sa filiale qui gère des câbles sous-marins. Mais l'opérateur italien les avait alors invités à revoir leur copie à la hausse, jugeant leur offre pas assez élevée, jusqu'à la date limite de ce 18 avril.

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À la hausse mais loin des attentes

La CDP, associée au fonds d'investissement Macquarie, a confirmé ce mardi dans un communiqué séparé avoir soumis une nouvelle offre, valable jusqu'au 31 mai.

Le communiqué de TIM ne dévoile pas le montant de ces nouvelles offres. Mais une source proche du dossier fait savoir que la CDP a proposé 19,3 milliards d'euros, contre environ 18 milliards d'euros précédemment, alors que KKR a soumis une proposition de 21 milliards d'euros, après 20 milliards auparavant.

Ces offres restent toujours très éloignées des attentes du principal actionnaire de Telecom Italia, Vivendi, qui détient 23,75% des parts. Il réclame une valorisation de 31 milliards d'euros. TIM lui-même avait annoncé une valeur de 25 milliards d'euros pour son réseau.

Telecom Italia compte notamment sur cette vente pour éponger son énorme dette, qui s'élève à plus de 25 milliards d'euros, et se relancer dans un marché italien des télécoms où la guerre des prix fait rage. L'offre de la CDP, qui possède par ailleurs 9,81% de l'opérateur historique, semble, a priori, privilégiée par le gouvernement. Celui-ci souhaite en effet que le réseau de Telecom Italia, jugé stratégique pour la numérisation du pays, reste dans son giron

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Vivendi fait monter la pression

Vivendi a par ailleurs mis la pression sur le conseil d'administration de TIM la semaine dernière, en critiquant vertement sa politique de rémunération des dirigeants. Le principal actionnaire a déploré « le manque de transparence » concernant la « méthode et le bien-fondé » des nouveaux objectifs d'incitation qui seront soumis au vote des actionnaires ce jeudi 20 avril lors d'une assemblée générale, a appris l'AFP la semaine dernière de source proche du dossier.

Selon la nouvelle politique de rémunération approuvée en mars par le conseil d'administration, le PDG de TIM, Pietro Labriola, aura droit à une rémunération fixe de 1,4 million d'euros et une partie variable du même montant s'il atteint tous les objectifs financiers fixés pour 2023.

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Dans des questions adressées au conseil d'administration de TIM, le géant français des médias estime que les dirigeants « doivent être rémunérés de manière adéquate », mais souhaite des mécanismes incitant les dirigeants à « surperformer » et ne pas se contenter « d'une performance moyenne ». Dans le viseur de Vivendi figurent non seulement le comité de rémunération de Telecom Italia, mais aussi son président, Salvatore Rossi, dont le groupe français a critiqué à plusieurs reprises la gestion.

Dans une lettre envoyée au conseil d'administration de TIM vendredi dernier et citée par la presse italienne, Vivendi avait en outre critiqué les piètres résultats financiers de l'opérateur et réclamé une « amélioration de la gouvernance ». Telecom Italia a subi en 2022 une perte nette de 2,92 milliards d'euros et son excédent brut d'exploitation (Ebitda) a reculé de 6,7%, à 6 milliards d'euros, en termes organiques. Le groupe italien a d'ailleurs plombé les comptes de Vivendi, qui a publié une perte nette de plus d'un milliard d'euros en 2022 due à la dépréciation de sa participation dans Telecom Italia et sa déconsolidation.

(Avec AFP)

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