Telecom Italia : le rachat du réseau fixe reste la « principale option » pour son PDG

Le PDG de Telecom Italia a assuré que la cession du réseau fixe de l'opérateur restait « la principale option pour réduire structurellement » son endettement. Mais ce rachat doit se faire à la condition d'obtenir « un prix approprié » reflétant les conditions du marché. C’est pourquoi Pietro Labriola a demandé à la Caisse des dépôts italienne et au fonds d'investissement américain KKR de revoir leurs offres à la hausse. Le dénouement est désormais attendu le 9 juin prochain.
Pour acquérir le réseau fixe de TIM, la CDP a proposé 19,3 milliards d'euros. De son côté, KKR a fait une proposition de 21 milliards d'euros. Loin des 31 milliards d'euros souhaités par Vivendi, l'actionnaire majoritaire.
Pour acquérir le réseau fixe de TIM, la CDP a proposé 19,3 milliards d'euros. De son côté, KKR a fait une proposition de 21 milliards d'euros. Loin des 31 milliards d'euros souhaités par Vivendi, l'actionnaire majoritaire. (Crédits : Stefano Rellandini)

Le rachat du réseau fixe de Telecom Italia (TIM), le géant italien des télécoms en grande difficulté et lourdement endetté, traîne en longueur. Son conseil d'administration s'est penché comme prévu la semaine dernière sur l'examen des deux offres reçues, l'une par la Caisse des dépôts italienne (CDP) et l'autre par le fonds d'investissement américain KKR. Mais plutôt que de trancher, il leur a demandé de les revoir une nouvelle fois à la hausse d'ici le 9 juin.

« Nous pensons qu'il vaut la peine de prendre quelques semaines de plus pour explorer cette opportunité », a estimé le PDG de TIM, Pietro Labriola, lors d'une conférence avec des analystes.

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En relançant KKR et la CDP, Pietro Labriola a ainsi pris le contrepied du principal actionnaire de TIM, Vivendi, qui était favorable à un arrêt net des négociations, jugeant les offres largement insuffisantes. Pour Pietro Labriola, la cession du réseau fixe de l'opérateur reste « la principale option pour réduire structurellement » son endettement. À condition d'obtenir « un prix approprié » reflétant les conditions du marché, ce qui n'a jusqu'à présent pas été le cas.

Et pourquoi pas une offre conjointe ?

Pietro Labriola avait présenté en juin 2022 un plan stratégique pour réduire sa dette et valoriser ses actifs. Ce plan est axé sur la scission entre le réseau de téléphonie fixe, mis en vente, et les activités de services.

Pour acquérir ce réseau, la CDP a proposé 19,3 milliards d'euros contre environ 18 milliards d'euros lors d'une première offre. De son côté, KKR a fait une proposition de 21 milliards d'euros, après 20 milliards auparavant. Dans un cas comme dans l'autre, c'est loin de ce qu'attend Vivendi, qui avait mis la barre très haut en réclamant une valorisation à hauteur de 31 milliards d'euros. TIM lui-même avait annoncé une valeur de 25 milliards d'euros pour son réseau.

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Début mai, le ministère italien de l'Économie a fait savoir qu'il serait prêt à soutenir une éventuelle offre conjointe de la CDP et de KKR, qui pourrait contribuer à débloquer les négociations qui traînent en longueur. Cette offre conjointe pourrait aussi impliquer le fonds d'infrastructure italien F2i, dont la participation serait également soutenue par le ministère de l'Économie, selon une source gouvernementale à l'AFP. L'État italien est le deuxième actionnaire de Telecom Italia, à travers la participation de 9,81% détenue par la CDP.

La Première ministre Giorgia Meloni a déjà affiché à plusieurs reprises son objectif de créer « un réseau national sous contrôle public ». Le gouvernement avait même promis des solutions pour TIM pour la fin 2022, mais était resté silencieux sur le sujet depuis.

Une dette qui s'alourdit

Les déclarations du PDG de TIM interviennent au lendemain de la publication de ses résultats trimestriels. L'opérateur italien a annoncé mercredi avoir triplé sa perte nette à 689 millions d'euros au premier trimestre, sous l'effet des coûts liés à son plan de départs volontaires. Cette perte est nettement plus élevée que celle prévue par le consensus des analystes compilé par Factset, qui tablait sur un résultat négatif de 191 millions d'euros. TIM prévoit cette année jusqu'à 2.000 départs volontaires.

Au premier trimestre, le résultat net de TIM a subi l'effet négatif de charges non récurrentes de 427 millions d'euros, principalement dues au plan de départs, contre 52 millions au premier trimestre 2022. L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a, lui, chuté de 21% à 1,04 milliard d'euros. Le chiffre d'affaires a cependant augmenté de 5,6% à 3,84 milliards d'euros, tiré par la filiale brésilienne, et se révèle supérieur aux attentes des analystes.

L'énorme dette nette de l'opérateur s'est encore accrue de 456 millions d'euros à 25,82 milliards d'euros au premier trimestre.

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(Avec AFP)

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