Les salariés de Scopelec, en conflit avec Orange, vont de nouveau manifester à Paris

Les troupes du sous-traitant d’Orange, dont l’avenir est aujourd’hui menacé après la perte de gros contrats avec l’opérateur historique, ont prévu de battre le pavé ce jeudi à Paris. Ils se rendront devant la salle Pleyel, où se tiendra, en milieu d’après-midi, l’assemblée générale du géant français des télécoms.
Pierre Manière
Le plan de sauvetage de Scopelec aujourd'hui sur la table permettrait, selon le gouvernement, de limiter les départs à environ 450 personnes.
Le plan de sauvetage de Scopelec aujourd'hui sur la table permettrait, selon le gouvernement, de limiter les départs à environ 450 personnes. (Crédits : Reuters)

Pas question de relâcher la pression. Selon nos informations, les salariés de Scopelec ont prévu de manifester ce jeudi à Paris. Cet important sous-traitant d'Orange est aujourd'hui en grande difficulté après la perte de gros contrats avec l'opérateur historique concernant le déploiement de la fibre. Scopelec a été placé en procédure de sauvegarde mi-mars. Sa direction estime qu'environ 700 emplois sont désormais menacés. Les salariés ont prévu, sur appel des syndicats, de se retrouver à 13h30 place de la Bourse. Ils se rendront ensuite jusqu'à la salle Pleyel, dans le huitième arrondissement, où se tiendra l'assemblée générale d'Orange, en passant par le boulevard des Batignolles et le boulevard de Courcelles.

Il n'empêche que d'après Scopelec, un accord concernant le plan de sauvetage et de relance du groupe se profile. Les négociations avec l'Etat et Orange, particulièrement difficiles depuis des mois, ont récemment bien avancé. Jeudi dernier, comme La Tribune l'a indiqué, Bercy et l'opérateur historique se sont dits prêts à de nouveaux efforts financiers pour sauver Scopelec, limiter les coupes d'effectifs, et lui permettre de se relancer. D'après le sous-traitant, ces dernières propositions ne seraient pas loin de le satisfaire.

Les négociations se poursuivent avec Orange

Scopelec salue aujourd'hui les efforts du gouvernement. Sous l'impulsion d'Agnès Pannier-Runacher, la ministre de l'Industrie, l'Etat est notamment prêt à s'asseoir sur une grande part des dettes du groupe à son égard, d'abord en tant que créancier (à hauteur de 15 millions d'euros), puis comme garant (pour environ 40 millions d'euros de prêt garanti par l'Etat). Cela dit, tout n'est pas réglé avec Orange, avec qui les discussions se poursuivent.

L'opérateur historique propose, à ce jour, 45 millions d'euros de « surcroît d'activité » sur 18 mois à Scopelec. Problème : le sous-traitant estime que cette enveloppe ne contient qu'environ 10 millions d'euros de « vrai business ». Scopelec critique, par exemple, un nouveau contrat d'installation de pylônes, un domaine dans lequel il ne s'estime pas compétent. Orange est, en outre, disposé à effacer une dette de 20 millions d'euros. L'opérateur a fixé une condition: que Scopelec abandonne toutes ses poursuites judiciaires à son égard. Une nouvelle audience est notamment prévue ce jeudi matin, au tribunal de commerce de Paris.

Ce n'est pas la première fois que les salariés de Scopelec battent le pavé pour mettre la pression sur Orange. Le 7 avril dernier, 150 à 200 d'entre eux avaient manifesté à Paris pour clamer leur désarroi. A ce moment-là, ils tablaient sur l'échéance de la présidentielle pour pousser l'exécutif à se saisir du dossier, et inciter Orange, dont l'Etat est le premier actionnaire, à mettre davantage la main au portefeuille.

Pierre Manière

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