Mobile : Free lance la 5G sans augmenter ses prix

L’opérateur de Xavier Niel a ouvert commercialement son réseau 5G ce mardi. Fidèle à ses habitudes, le « trublion des télécoms » propose cette technologie « sans surcoût ».
Pierre Manière
Xavier Niel, le fondateur et propriétaire d'Iliad (Free).
Xavier Niel, le fondateur et propriétaire d'Iliad (Free). (Crédits : CHARLES PLATIAU)

Free était le dernier des quatre grands opérateurs à ne pas avoir ouvert commercialement son réseau 5G. Depuis ce mardi, c'est désormais chose faite. Dans un communiqué, l'opérateur de Xavier Niel annonce que cette technologie est désormais disponible. Le « trublion des télécoms » a, comme de coutume, voulu marquer le coup. A la différence de ses rivaux qui ont tous augmenté leurs tarifs, lui propose la 5G « sans surcoût ». Dans une vidéo humoristique publiée sur les réseaux sociaux, Xavier Niel donne le ton. « Le forfait 5G sera-t-il beaucoup plus cher que le forfait 4G ? », l'interroge une voix off. « Pas de connerie !, répond un Xavier Niel rigolard. Chez Free, la 5G, c'est inclus pour le même prix. »

Concrètement, Free propose son forfait 4G+/5G, avec 150 gigaoctets de données, pour 19,99 euros par mois. Ses abonnés Internet fixe, eux, peuvent bénéficier de cette technologie de manière illimitée, pour 9,99 euros par mois pour les abonnés Freebox Pop, et pour 15,99 euros pour les abonnés Freebox. A titre de comparaison, chez Orange, le forfait 5G avec 150 gigaoctets de datas s'élève à 49,99 euros par mois la première année, puis passe à 64,99 euros.

Free revendique le « plus grand réseau 5G de France »

Dans sa communication, Free se vante de disposer « du plus grand réseau 5G » de l'Hexagone. Rien de moins. « Free opère le plus grand réseau 5G en France avec 5.225 sites actifs couvrant déjà près de 40% de la population, se félicite l'opérateur. Free rend ainsi la 5G accessible aux Français. » Ce coup marketing était attendu. Pour proposer la 5G, Free utilise comme ses rivaux de nouvelles fréquences 3,5 GHz dans une poignée de grandes villes. Tout juste attribuées aux opérateurs, celles-ci permettent d'atteindre des débits très supérieurs à ceux de la 4G.

Mais en parallèle, Free a fait le choix de recourir massivement à des fréquences basses, dans la bande des 700 MHz, pour cette nouvelle technologie. Ces fréquences étaient jusqu'alors utilisées pour la 4G. Elles ont la particularité de porter loin, et permettent de couvrir d'emblée une grande partie du pays. Mais en contrepartie, elles offrent des débits largement inférieurs aux fréquences 3,5 GHz. Au fait du stratagème de Free, la concurrence, Orange et SFR en tête, tente depuis des semaines d'alerter l'opinion sur l'arrivée d'une « fausse 5G », ou d'une « 5G dégradée », possiblement déceptive pour les consommateurs.

Aujourd'hui, Orange se montre quelque peu détaché. « Pour la 5G, ce que nous visons, ce n'est pas forcément d'atteindre le plus haut niveau de couverture le plus vite possible, confiait Stéphane Richard, le PDG d'Orange, à La Tribune vendredi dernier. Nous voulons surtout proposer une 5G qui délivre les performances que l'on en attend, notamment en termes de débits. » Pas question, à ses yeux, de rentrer dans une course à la couverture du territoire avec Iliad, ou peut-être Bouygues Telecom, en recourant massivement aux fréquences basses. « Plus j'y pense, plus je pense que c'est une erreur de procéder ainsi, poursuit-il. Mais que chaque opérateur fasse comme bon lui semble. » Selon lui, le consommateur sera le juge de paix. « La 5G, ce sera une question d'expérience vécue », affirme le dirigeant. Réponse dans quelques semaines avec, sans doute, les premiers retours du marché.

Pierre Manière

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