La dissociation des fonctions de président et de directeur général s'impose de plus en plus dans les grandes entreprises. Et le PDG de l'opérateur télécom Orange, Stéphane Richard, dont le mandat arrive à son terme mi-2022, a laissé exprimé, dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, son souhait de rester président du groupe et de lâcher la direction générale. "Rester dans le groupe en tant que président dans une gouvernance renouvelée et dissociée est mon souhait personnel, mais ce sera bien sûr au conseil d'administration d'en décider", a-t-il déclaré à l'hebdomadaire.
"Assurer la présidence du conseil est une fonction qui me prend de plus en plus de temps", a -t-il ajouté, notant d'ailleurs les évolutions récentes dans la gouvernance des sociétés du CAC 40. "Je pense que c'est une bonne chose si le tandem fonctionne", estime l'ancien directeur de cabinet des ministres Jean-Louis Borloo et Christine Lagarde, ministres de l'Économie. Il a d'ailleurs démenti, au passage, les rumeurs de brouille avec Ramon Fernandez, le directeur général délégué.
Un renouvellement sous tension
A la tête du groupe depuis 2011, Stéphane Richard est clairement sous pression. Les résultats ne sont tout d'abord pas au rendez-vous. Orange a ainsi accusé une perte nette de 2,76 milliards d'euros au premier semestre, suite à une lourde dépréciation d'actif en Espagne, un axe stratégique de diversification géographique majeur.
Autre dossier qui attire l'attention, celui d'Orange Bank, née de la volonté du PDG de se développer dans les services financiers, qui accuse toujours des pertes en étant à la recherche d'un nouveau partenaire pour prendre le relais de Groupama qui souhaite se désengager de l'aventure.
Enfin, le cours de Bourse de l'opérateur est à la traîne par rapport à ses pairs européens, notamment Deutsche Telekom. L'État reste certes le premier actionnaire du groupe, avec 23% du capital (29% des droits de vote), mais il demande aussi des résultats en termes de performance.
Cour d'appel en octobre
Ce dernier a d'ailleurs récemment critiqué le groupe lors de la vaste panne du système des numéros d'urgence en France, rendant pour beaucoup de Français inaccessibles les numéros 15 (Samu), 17 (Police Secours) ou 18 (Pompiers).
Et le dirigeant attend la décision, début octobre, la décision de la Cour d'appel dans l'affaire Bernard Tapie, dans laquelle il est poursuivi de "complicité d'escroquerie et de détournement de fonds publics". Une affaire qui empoisonne Stéphane Richard depuis des années, même si ce dernier ne cesse d'afficher sa sérénité. Il avait d'ailleurs été relaxé en première instance.
(Avec AFP)
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