ZTE : toujours pas d'accord entre Washington et Pékin

Alors que l'équipementier chinois a dû cesser ses principales activités après l'interdiction américaine, mi-avril, de lui fournir des composants électroniques, aucun accord pour débloquer la situation n'a encore été signé entre la Chine et les Etats-Unis.
Pierre Manière
Mercredi, la Maison-Blanche a affirmé qu'aucune décision n'a été prise par les deux parties à ce stade.
Mercredi, la Maison-Blanche a affirmé qu'"aucune décision n'a été prise par les deux parties à ce stade". (Crédits : China Stringer Network)

Les semaines passent. Mais, malgré certaines déclarations, la situation semble gelée. Washington et Pékin n'ont à ce jour, toujours pas signé d'accord concernant le sort de ZTE. Cet équipementier chinois, un des fers de lance de la Chine dans les réseaux Internet, a dû cesser l'essentiel de ses activités. Mi-avril, les Etats-Unis ont interdit aux industriels américains de lui vendre, pendant sept ans, les composants électroniques dont il est dépendant, pour avoir violé des embargos contre l'Iran et la Corée du Nord.

Ce mardi, selon Reuters, qui cite des sources proches du dossier, ZTE aurait pourtant signé un accord de principe pour lever cette interdiction. D'après l'agence économique, celui-ci prévoit une amende de 1 milliard de dollars (854 millions d'euros). Il comprend, en plus de cette somme, le placement sur un compte sous séquestre de 400 millions de dollars, au cas où de nouvelles infractions seraient constatées. En outre, cet accord de principe prévoit, selon Reuters, le remplacement du conseil d'administration de ZTE et de ses dirigeants dans les 30 jours.

"Aucune décision n'a été prise"

Mais mercredi, la Maison-Blanche, sans démentir formellement ces informations, a pourtant affirmé qu'"aucune décision n'a été prise par les deux parties à ce stade", a déclaré Larry Kudlow, principal conseiller économique de Donald Trump, selon l'AFP. En d'autres termes, l'affaire traîne en longueur. Au grand dam, sans doute, de ZTE, pour qui chaque jour d'inactivité qui passe constitue assurément une perte nette.

Ce conflit, qui intervient en plein brouille commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, n'a donc pas pris le chemin d'une résolution rapide. Alors qu'il y a trois semaines, à la mi-mai, Donald Trump assurait dans un tweet qu'il travaillait d'arrache-pied avec son homologue chinois Xi Jinping pour "donner à ZTE un moyen de reprendre ses activités, vite". Et ce, pour éviter l'effondrement de l'équipementier aux 74.000 collaborateurs.

Politisation du conflit et course technologique à la 5G

Il faut dire que, depuis ces propos, le conflit s'est largement politisé au pays de l'Oncle Sam. Des voix se sont élevées, chez les démocrates comme chez les républicains, pour dénoncer la possibilité d'un accord avec Pékin. Certains estiment notamment que Washington doit se montrer intraitable dans ce dossier, et plus globalement vis-à-vis de la Chine, accusée de menacer la puissance économique des Etats-Unis.

Si ce dossier apparaît, en outre, aussi crucial pour les Etats-Unis, c'est parce que ZTE est un des acteurs industriels chinois clés en matière de 5G, la prochaine génération de communication mobile. Or, sur ce front, les Etats-Unis et la Chine se livrent une bataille pour maîtriser et déployer cette technologie en premier, celle-ci étant perçue comme stratégique dans l'économie de demain.

Pierre Manière

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Commentaires 2
à écrit le 07/06/2018 à 11:52
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Où l'on voit, encore une fois, que ce sont les américains qui ont toutes les cartes en main se permettant de laisser couler tranquillement une multinationale chinoise tout en discutant. Contempler l'Amérique régner.

à écrit le 07/06/2018 à 11:51
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Où l'on voit, encore une fois, que ce sont les américains qui ont toutes les cartes en main se permettant de laisser couler tranquillement une multinationale chinoise tout en discutant. Contempler l'Amérique régner.

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