Pékin échoue à calmer des prix de l'immobilier qui repartent à la hausse

En juillet, les prix de l'immobilier neuf ont crû dans 69 des 70 plus grandes villes chinoises. La hausse générale semble repartir malgré les nouvelles mesures restrictives prises par les autorités gouvernementales en mars.
Mathias Thépot

Malgré l'adoption de nouvelles mesures destinées à limiter la hausse des prix, le coût de l'immobilier chinois continue de croître. En juillet, les chiffres du Bureau national des statistiques du pays montrent que les prix des logements neufs ont progressé à un rythme accéléré dans les plus grandes villes. Sur 70 villes chinoises étudiées, 69 ont ainsi constaté une hausse des prix des nouveaux logements en juillet par rapport au même mois de l'année passée, soit 6 villes de plus qu'en juin (63) et 4 de plus qu'en mai (65).
Ces hausses du mois dernier sont même impressionnantes. La plus forte se situe au centre d'affaires de Guangzhou, dans le sud du pays, où les prix ont crû de 17%. Shanghai et Pékin suivent avec des hausses de 14%, du jamais-vu depuis janvier 2011, moment où le Bureau national des statistiques chinois a changé sa méthodologie pour élaborer ses chiffres.
La seule ville à voir son coût du logement baissé en juillet se nomme Wenzhou. Les prix de l'immobilier neuf y ont baissé de 2,4%.
Les prix dans l'immobilier ancien ont pour leur part crû de 15% à Pékin et de 11% à Shanghai et à Guangzhou en juillet.

Les autorités chinoises agissent pour limiter la hausse des prix

Les autorités chinoises montrent pourtant régulièrement leur volonté de limiter la hausse des prix. Depuis 2010, elles ont en effet pris des mesures drastiques : en agissant sur la politique monétaire, en interdisant d'acheter un deuxième appartement, en relevant l'apport personnel l'obtention d'un crédit, et en introduisant de taxes foncières dans certaines villes. Cette politique a montré son efficacité deux ans durant. Mais "depuis la 2ème moitié 2012, les transactions enregistrent de nouveau des taux de croissance positifs. Ceci est accompagné sur la même période par des hausses de prix dans une part croissante de villes chinoises", indiquait l'économiste de Natixis Bei Xu, dans une note publiée le 14 mars.

Taxe de 20% sur les plus-values obligatoires depuis mars

En réaction à ce regain de forme du marché, le gouvernement a annoncé en mars dernier une batterie de mesures concernant le contrôle de prix et le renforcement des restrictions d'achat. Avec notamment une taxe de 20 % sur les plus-values réalisées par les vendeurs de biens immobiliers, "au lieu de laisser le choix entre 20% de la plus-value et 1% de la valeur de transaction", explique Bei Xu. 
Les autorités chinoises ont également indiqué que si les prix continuaient de grimper rapidement malgré les restrictions déjà en vigueur, ce serait alors aux gouvernements provinciaux de réagir en renforçant encore davantage les restrictions d'achat.
Une réaction du gouvernement chinois aux hausses de prix de juillet ne semble donc pas à prévoir, comme l'indiquait ce matin l'analyste spécialiste de l'immobilier Jack Gong à Bloomberg. Pour lui, le nouveau gouvernement chinois paraît aujourd'hui "peu enclin à adopter des mesures de resserrement", et préfère plutôt "permettre au marché de jouer un plus grand rôle".

Mathias Thépot

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Commentaire 1
à écrit le 20/08/2013 à 12:11
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Pour ceux qui veulent avoir les explications de texte complètes, recherchez la vidéo d'une certaine Mylène GAULARD... A partir de ses analyses, il est même possible de déduire la suite.

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