Les Français auront-ils le nez creux ? En décembre, ils étaient 53 % à pronostiquer pour 2011 une nouvelle augmentation des prix de l'immobilier, selon un sondage Ifop / Fnaim.
A vous de juger !
La Tribune a fait le tour du marché pour connaître les prévisions des différents professionnels. Libre à chacun de juger le scénario qu'il estime le plus probable et de vérifier l'an prochain... qui aura eu raison.
Peu enclins d'ordinaire à livrer leurs pronostics, les Notaires de France ont cette fois avancé, en janvier, des chiffres précis pour 2011, qu'ils ont affiné en avril. "Sur les marchés les plus recherchés, l'augmentation sera significative et supérieure à 5%. A côté de ces marchés d'exceptions, on devrait assister à une multiplication des marchés immobiliers gagnés par une certaine morosité en raison de la baisse du pouvoir d'achat, avec une stabilité voire une baisse des prix", annonce Pierre Bazaille, président de l'Institut Notarial de l'Immobilier.
En s'appuyant sur les avant-contrats à fin mars 2011, Orléans verrait ses prix reculer de 1% en 2011, Marseille et Bordeaux également. Rennes connaît un repli de 3% et Lille de 6%.
De son côté, la Fnaim entrevoit un renchérissement de 3 à 6 % en 2011, selon le niveau des taux. "Il est erroné de pronostiquer une évolution moyenne car il n'y a plus d'homogénéité du marché", indique la note de conjoncture. Les deux organismes se rejoignent au moins sur un point : la baisse n'est pas envisageable.
L'Observatoire Crédit Logement / CSA, par l'intermédiaire de Michel Mouillart, maître de conférence, est, de loin le plus optimiste: +3 à 4% au 1er semestre, puis +6 à +8% au second semestre 2011. Sauf si "les nouvelles règles prudentielles (Bâle III) conduisent à freiner l'offre nouvelle. Les prix de l'ancien seraient alors en progression lente (+3 à +4%) au mons jusqu'à l'été 2012".
Même optimisme de rigueur à l'Institut de l'épargne immobilière et foncière (IEIF) qui a réalisé des simulations arrivant à des prévisions... à la virgule près.Bilan : +7.6% en cas de rechute de l'économie, +9.7% en cas de croissance de 2%.
Chez les autres experts de la profession, habitués des études immobilières, on est plus circonspect.
Laurent Vimont, président du réseau Century 21, rappelle par exemple que « les délais de vente s'allongent et les acheteurs ne sont plus prêts à payer ce qu'exigent les vendeurs ». Il table sur une hausse d'à peine 1 à 3 %, à condition que les taux du crédit restent sous les 4 %.
Hausse également mesurée selon l'institut d'études Xerfi, qui entrevoit une hausse de 2,4% en 2011 en Province (et une baisse de 0,1% en 2012) et de 3,4% en Ile-de-France (+0.8% en 2012).
Particulier à Particulier (PAP), va plus loin. Malgré une nouvelle hausse des prix en janvier (+ 0,19 % sur les appartements, + 0,87 % sur les maisons sur un mois d'après l'indice PAP paru ce mercredi), William Legrand reste mesuré pour 2011 : "On est à un niveau record et les taux de crédit continuent d'augmenter. On ne voit pas de raison rationnelle pour justifier un nouveau renchérissement des prix".
Même prudence chez Era immobilier : "On est tellement dépendants de la hausse des taux de crédit que le jeu des pronostics est risqué. S'ils n'explosent pas, les prix pourraient continuer de grimper, mais plus raisonnablement qu'en 2010", note Jérôme Bost, directeur de l'animation du réseau.
Le site MeilleursAgents.com est le plus alarmiste, qualifiant la situation de "bulle spéculative".
Et vous ? Quel professionnel vous paraît voir juste ? Quel est votre pronostic? Réagissez en publiant des commentaires dans l'espace ci-dessous
Le résumé des prévisions pour 2011:
Notaires de France |
Prévisions réalisées en janvier :
|
Crédit Agricole |
-2011: +5% -2012 : +2% |
Fnaim | - Scénario pessimiste : +3% - Scénario optimiste : +6% |
Century 21 | +1% à +3% selon le niveau des taux de crédit |
Seloger.com | - Entre +5% et +10% à Paris, petite et grande couronne et dans les centres des grand métropoles - Jusqu'à -5% de baisse ailleurs |
PAP
|
Stabilisation, voire baisse des prix
|
Observatoire Crédit Logement / CSA | - Entre +3% et +4% au 1er semestre puis accélération au 2ème (+6% à +8%).
- Variante : les contraintes de Bâle III freinent l'offre : +3% à +4% jusqu'à l'été 2012. |
IEIF* |
+7.6% en cas de rechute de l'économie +9.7% avec une croissance de 2% de l'économie |
Xerfi |
+3.4% en Ile-de-France (+0.8% en 2012) +2.4% en Province (-0.1% en 2012) |
* Institut de l'épargne immobilière et foncière
Sujets les + commentés