Achats de voix à Corbeil-Essonnes : Serge Dassault placé en garde à vue

Le sénateur UMP de l'Essonne est soupçonné dans l'affaire d'achats présumés de voix à Corbeil-Essonnes, commune dont il fut le maire de 1995 à 2009.
La levée de l'immunité parlementaire de l'homme d'affaires a été votée à main levée par le Sénat le 12 février.

Les choses s'accélèrent. Une semaine après la levée de son immunité parlementaire, le sénateur UMP Serge Dassault a été placé en garde à vue ce matin à Nanterre, dans le cadre de l'enquête sur les achats présumés de votes à Corbeil-Essonnes, révèle l'AFP de source judiciaire.

Mouvements de fonds suspicieux

Dans cette instruction ouverte depuis mars pour achat de votes, corruption, blanchiment et abus de biens sociaux, les juges du pôle financier Guillaume Daïeff et Serge Tournaire s'intéressent entre autres aux élections municipales organisées en 2008, 2009 et 2010 à Corbeil-Essonnes, remportées par M. Dassault, puis par son bras droit, Jean-Pierre Bechter.

Les deux juges se penchent notamment sur des mouvements de fonds entre la France et le Liban, dont ils soupçonnent qu'ils auraient pu servir à l'achat frauduleux de voix.

La garde à vue de l'industriel et homme politique, âgé de 88 ans, pourrait durer jusqu'à 48 heures, avant un éventuel déférement devant les juges qui peuvent le mettre en examen.

"Ils ont tenté d'abattre un honnête homme"

Cette garde à vue intervient une semaine après la levée de l'immunité parlementaire de l'industriel français, votée par ses collègues du Sénat le 12 février. Une levée que Serge Dassault avait appelée de ses vœux, déclarant au Figaro qu'elle lui permettrait de "démontrer (sa) totale innocence de ces soi-disant achats de votes, accusations inventées de toutes pièces par certains de (ses) adversaires politiques". Par deux fois auparavant, l'ancien maire de Corbeil-Essonnes avait échappé à la levée de son immunité.

Dans une tribune publiée par Le Monde ce matin et intitulée "Lettre ouverte à un honnête homme, Serge Dassault", un des fils de l'homme d'affaires, Olivier Dassault, monte au créneau pour défendre son père. Jugeant que "la vérité lavera les souillures des mensonges", l'héritier dresse le portrait d'un industriel brillant qui n'a, selon lui, "jamais eu qu'une seule volonté, celle de servir sa ville et son pays". Il déplore que "personne ne semble se souvenir" des dizaines d'années pendant lesquels son père s'est battu "pour conquérir la mairie de Corbeil, mettant ainsi fin à des décennies de clientélisme communiste".

Commentaires 3
à écrit le 19/02/2014 à 22:39
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Bof, que voulez vous qu'il lui arrive? il passera comme les autres au travers des gouttes!

à écrit le 19/02/2014 à 15:01
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Comment ce richissime octogénaire a pu s’embarquer dans pareille affaire ? Son Père, il est vrai, avait arrosé tout le département de l'Oise.

à écrit le 19/02/2014 à 12:23
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On arrive au sommet de la logique ultra libérale : la marchandisation de la citoyenneté. Vendre son droit de vote, c'est une liberté qui ferait plein d'adeptes.

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