Réalisée quelques jours avant la publication par le ministère du Travail des derniers chiffres du chômage, les résultats de l'enquête de conjoncture de l'Insee mesurant le moral des ménages sont plutôt encourageants. La plupart des indicateurs progressent en effet. La situation financière personnelle passée et future, les perspectives de la capacité d'épargne, l'évolution du niveau de vie passé et futur s'inscrivent notamment en hausse en mars, permettant à l'indicateur global de gagner trois unités à 88 points.
La peur du chômage reste forte
Peut-on en déduire que la montée continue du nombre de demandeurs d'emplois n'effraie plus les Français interrogés par l'Insee ? Ce serait une erreur. Ils sont toujours excessivement nombreux à anticiper une hausse du taux de chômage. " Après deux mois de hausse (+6 points), les ménages sont moins inquiets en mars concernant l'évolution future du chômage. Le solde correspondant baisse de 2 points. Il reste largement au-dessus de sa moyenne de long terme ", précise l'Insee.
Alors, comment expliquer ce regain relatif de confiance ? Même si cette question est délicate, on peut toujours avancer quelques pistes. Tout d'abord, l'activité repart. Après avoir progressé de 0,3% en 2014, le PIB devrait augmenter d'environ 1% cette année. Si cette progression ne sera pas assez forte pour réduire drastiquement le nombre de demandeurs d'emplois, elle met un peu de baume au cœur des ménages. Les dernières enquêtes réalisées et publiées par l'Insee et Markit confirment ce redémarrage de l'économie française, notamment dans le secteur manufacturier.
Les ménages consomment plus
On peut également citer la robustesse du pouvoir d'achat du revenu disponible, attendu en hausse de 0,6% en 2014, soit 0,1 point de plus qu'en 2013. Preuve de cette robustesse, l'Insee estime que la consommation des ménages progressera d'au moins 0,6% cette année après avoir augmenté de 0,4% en 2013. La tenue des élections municipales et les prochaines européennes ont-elles une influence ? Difficile à dire.
Cette amélioration de la confiance des ménages peut-elle se prolonger au printemps ? Pourquoi pas ? Mais il faudra encore plusieurs mois de hausse pour que cet indicateur synthétique atteigne la barre des 100 points correspondant à sa moyenne de longue période. Celle-ci n'a pas été égalée depuis juillet 2007.