La crise coûte cher au fonds souverain norvégien

Le fonds de pension public de la Norvège, un des principaux investisseurs au monde, a été frappé de plein fouet par la crise financière qui a amputé de 633 milliards de couronnes (71,5 milliards d'euros) la valeur de son portefeuille en 2008.

Investi en actions et obligations internationales, le fonds public norvégien a affiché un rendement négatif de 23,3%, le pire résultat depuis sa création au début des années 1990, a annoncé ce mercredi la Banque de Norvège, chargée de gérer ce bas de laine alimenté par les recettes pétrolières du pays. "La crise sur les marchés financiers a durement affecté le fonds", a commenté Svein Gjedrem, gouverneur de la banque centrale. "Il n'y avait aucune cachette pour y échapper".

Les pertes du fonds norvégien sur les marchés financiers l'an dernier ont annihilé presque tous les gains réalisés lors des dix années précédentes. La valeur du fonds, plus connu sous le nom de "fonds pétrolier", est cependant ressortie en hausse de 11%, à 2.275 milliards de couronnes (256,6 milliards d'euros) fin 2008, soit 256 milliards de couronnes supplémentaires sur un an.

Cette hausse s'explique par le versement de 384 milliards de couronnes - un niveau record - de nouvelles recettes pétrolières tout au long de l'année et par l'affaiblissement de la couronne norvégienne qui a mécaniquement contribué à accroître la valeur des placements réalisés en devises étrangères.

Le plongeon des marchés boursiers au deuxième semestre 2008 a laissé d'autant plus de traces que le fonds pétrolier a entrepris d'accroître de 40 à 60% la part des actions dans son portefeuille d'investissements. Cette proportion est aujourd'hui proche de 50%.

Le fonds norvégien est aujourd'hui l'un des principaux investisseurs au monde, avec des participations dans environ 7.900 entreprises. A la fin de l'année, il détenait 0,77% de la capitalisation boursière mondiale, y compris 1,33% de l'ensemble des actions en Europe, ce qui en fait le principal investisseur sur le Vieux Continent.

Tout en déplorant "la très pauvre" performance du fonds en 2008, le gouvernement a indiqué qu'il n'était pas question de changer la stratégie consistant à réinvestir les recettes pétrolières sur les marchés financiers. "Nous investissons de l'argent qui nous appartient, pas de l'argent que nous avons emprunté", a souligné la ministre des Finances, Kristin Halvorsen. "Nous ne sommes pas obligés de vendre quand les cours sont bas (...) La stratégie est claire et de long terme, et je suis convaincue qu'elle nous bénéficiera dans la durée".

L'année 2009 ne s'annonce pourtant pas sous les meilleurs augures. Selon des calculs du journal Aftenposten, les investissements du fonds ont accusé une perte supplémentaire d'environ 205 milliards de couronnes sur les deux premiers mois de l'année.

Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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ils ont qu'a s'associer avec la suède et promouvoir un nouveau IKEA.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Les pays Scandinaves sont des exemples pour nous tous, à côté la France fait franchement sous développé.

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