En Espagne, l'Etat va se serrer la ceinture

Le gouvernement socialiste espagnol a annoncé ce vendredi l'adoption d'un plan d'austérité sur trois ans visant à économiser 50 milliards d'euros d'ici à 2013 et à rentrer dans les clous du pacte de stabilité européen, qui limite à 3% du produit intérieur brut le déficit budgétaire des États membres.

Le gouvernement espagnol a annoncé ce vendredi l'adoption d'un plan d'austérité sur trois ans. Il "supposera une économie d'environ 50 milliards d'euros", a déclaré la vice-présidente du gouvernement socialiste espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega, à l'issue du conseil hebdomadaire des ministres.

Le plan de rigueur touchera toutes les administrations de l'Etat, hormis les budgets consacrés à l'éducation et à la recherche. En revanche, il n'affecterait "aucune prestation sociale" ou l'aide espagnole au développement, a déclaré la ministre de l'Economie et des Finances, Elena Salgado.

"L'objectif est que le déficit public se situe de nouveau à 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2013", a également annoncé la ministre. Le chemin sera difficile, le déficit public espagnol de 2009 ayant été estimé par le gouvernement à 11,4% du PIB, bien plus que les 9,5% prévus. Le pacte de stabilité européen impose la limite des 3% du PIB pour le déficit.  Quant à la date de 2013, elle a été fixée par la Commission de Bruxelles, qui souhaite donner un répit aux pays européens dont les finances publiques ont largement souffert de la crise.

Le gouvernement espagnol table par ailleurs sur une croissance de 1,8% en 2011 et de 2,9% en 2012. Le chômage devrait en revanche rester à un niveau élevé en 2010, "à près de 19%", a reconnu Elena Salgado. Ce vendredi, l'Institut espagnol de statistiques nationales a annoncé que le taux de chômage s'était inscrit à 18,8% au quatrième trimestre 2009.

Réductions de personnel de la fonction publique

Plus précisément, l'effort budgétaire portera sur une "réduction des dépenses en personnels", a expliqué Elena Salgado, appelant les régions autonomes - qui emploient de nombreux fonctionnaires - à participer à cette rigueur. Chaque ministère sera par ailleurs libre de mettre en oeuvre les économies demandées comme il l'entend.

"Modération salariale", "réduction des frais de fonctionnement et des investissements" et "baisse des recrutements dans la fonction publique" seront les leviers utilisés, a-t-elle souligné.

Le secteur des entreprises publiques sera également affecté, la ministre ayant annoncé, sans plus de précisions, des mesures "dans les trois prochains mois".

L'annonce du plan espagnol intervient alors que les obligations de l' Espagne sont chahutées par les marchés, inquiets de la dégradation des comptes publics et de l'augmentation de la dette du pays, sur fond de vives inquiétudes concernant la Grèce et le Portugal.

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