Pour tenter de relancer l'économie américaine, la Fed a sorti l'artillerie lourde ce jeudi. Elle a débloqué 40 milliards de dollars par mois pour racheter de nouveaux titres de créances immobilières. Elle choisit en outre de maintenir son principal taux directeur à niveau très bas, et ce au moins jusqu'en 2015, après la fin du mandat de son président, Ben Bernanke. Une décision spectaculaire justifiée par ce dernier lors d'une conférence de presse. En 5 phrases-clés, voici ses arguments.
? "La situation de l'emploi reste un motif de grande inquiétude"
"Si les perspectives du marché du travail ne s'améliorent pas de manière significative, le comité continuera ses achats de prêts immobiliers titrisés (MBS), avait indiqué la Réserve fédérale américaine un peu plus tôt dans la journée. Ce programme de stimulation de l'économie vise directement un marché de l'emploi atone depuis plusieurs mois.
? La Fed ne dispose pas "d'instruments suffisamment forts pour résoudre le problème du chômage"
Ben Bernanke prévient: sur le front de l'emploi, la Fed ne peut pas tout. Au mois d'août, le chômage touchait 8,1% de la population active outre-Atlantique. Le programme de rachat annoncé ne "pourra pas être soutenu" jusqu'au retour du plein emploi, ce qui correspond à un taux compris entre 5,2% et 6% de chômage selon les critères de l'institution. Autrement dit, la durée précise de ce plan reste floue.
? "Nous ne promettons pas de guérir toutes les maladies" dont souffre l'économie américaine, "mais ce que nous pouvons faire, c'est apporter un soutien"
Avec ce programme, Ben Bernanke ne promet pas non plus de miracle. Parmi les difficultés: un niveau de dette particulièrement élevé. Ce qui pourrait coûter au pays son "Triple A" auprès de l'agence Moody's dès l'an prochain. En pleine campagne présidentielle, ce fameux "mur de la dette" fait partie des sujets d'attaque de prédilection du camp Républicain à l'encontre de Barack Obama.
? L'objectif est de "pousser [l'économie] dans la bonne direction pour être sûr qu'elle ne stagne pas"
Le président de la Banque centrale américaine tient surtout à rassurer. Et s'il ne considère pas sa solution comme "une panacée", il espère qu'elle a "assez de force pour aider à pousser l'économie dans la bonne direction". Au deuxième trimestre, les Etats-Unis ont enregistré une hausse du produit intérieur brut de 1,7%, selon des chiffres du département du Commerce. Un niveau meilleur que prévu.
? "L'idée, c'est d'accélérer le rétablissement"
Résumant son propos lors des questions posées par l'assistance à la fin de sa conférence de presse, le patron de la Fed a affirmé son voeu "d'accélérer le rétablissement" de l'économie américaine grâce à ce programme.