par Ryan Vlastelica
NEW YORK (Reuters) - Wall Street a effacé une partie de ses pertes accusées en début de séance mais a néanmoins fini dans le rouge lundi, les investisseurs se tenant à l'écart d'actifs jugés risqués au vu de l'instabilité croissante en Ukraine et dans la bande de Gaza.
L'indice Dow Jones a ainsi cédé 0,28%, soit 48,45 points, à 17.051,73 points. Le S&P-500, plus large, a perdu 4,59 points, soit 0,23%, à 1.973,63 points. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 7,44 points (-0,17%) à 4.424,70 points.
Le S&P 500 est ainsi tombé sous sa moyenne mobile à 14 jours, une évolution qui annonce généralement d'autres pertes à court terme.
Il est en tout cas fort possible de voir la volatilité de Wall Street perdurer tant que les incertitudes géopolitiques restent élevées.
Le drame de l'avion de la Malaysia Airlines abattu en Ukraine et l'offensive terrestre d'Israël dans la bande de Gaza avaient fait chuter jeudi le S&P 500 de 1,18%, sa plus forte baisse en trois mois. Mais dès le lendemain, l'indice de référence des gérants de fonds avait repris plus de 1%.
"On regarde évidemment ce qui se passe dans le monde mais, à ce stade, ces événements ne devraient avoir qu'un impact à court terme", a déclaré John Chisholm, chargé des investissements chez Acadian Asset Management.
Le bilan des victimes palestiniennes dans l'offensive israélienne sur la bande de Gaza dépasse lundi les 500 morts, quatorze jours après le lancement de l'opération. En dépit d'un appel du Conseil de sécurité des Nations unies à un cessez-le-feu immédiat, les combats entre le Hamas palestinien et l'armée israélienne n'ont pas baissé d'intensité.
Des combats ont éclaté lundi à Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, alors que les experts internationaux ont entamé l'examen des corps des victimes de la destruction du vol MH17 de la Malaysia Airlines qui a fait 298 morts jeudi dernier dans l'est de l'Ukraine.
Cinq personnes ont trouvé la mort et douze ont été blessées dans des affrontements près de la gare et à proximité de l'aéroport de Donetsk, fief des séparatistes pro-russes qui affirment que l'armée ukrainienne tente ainsi de reprendre la ville.
L'indice de volatilité VIX du CBOE, surnommé "indice de la peur", a augmenté de 5,89% à 12,77 points. Mais, à ce niveau, il reste largement inférieur à sa moyenne historique de 20.
Du coup, certains intervenants de marché pensent que Wall Street -qui n'a pas connu de correction, soit un recul de 10%, depuis octobre 2011- n'est pas à l'abri d'un choc encore plus violent.
Du côté des valeurs, les titres Yum Brands et McDonald's ont cédé respectivement 4,25% à 74,13 dollars et 1,46% à 97,55 dollars après que les géants de la restauration collective se retrouvent confrontés à un deuxième scandale alimentaire en deux ans en Chine.
L'action Herbalife a plongé de 11,21% à 54,02 dollars suite aux déclarations de l'investisseur activiste William Ackman disant que le fabricant de compléments alimentaires était une "incroyable supercherie".
Contre la tendance, le titre Allergan a pris 2,23% à 171,14 après que le fabricant du Botox a annoncé un plan d'économies de coûts - avec 1.500 suppressions de postes à la clef - censé convaincre les investisseurs que l'indépendance est une meilleure option que le rachat par le canadien Valeant.
(Benoit Van Overstraeten pour le service français)
