L'Onu créé une mission sanitaire d'urgence contre Ebola

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Une mission spéciale de l'Onu pour lutter contre la fièvre Ebola[reuters.com]
(Crédits : Reuters.com)

par Michelle Nichols et Elizabeth Pineau

NATIONS UNIES/PARIS (Reuters) - Les Nations unies vont mettre sur pied une mission sanitaire d'urgence pour combattre l'épidémie de fièvre Ebola qui a fait plus de 2.600 morts dans l'ouest de l'Afrique et qui représente une "menace pour la paix et la sécurité internationales", selon la résolution adoptée jeudi à l'unanimité par le Conseil de sécurité.

Une coopérante française de Médecins sans frontières (MSF) contaminée au Liberia a été rapatriée jeudi. Il s'agit du premier cas français. L'avion médicalisé qui la ramenait de Monrovia s'est posé dans la nuit à l'aéroport militaire de Villacoublay. Elle devait être admise à l'hôpital militaire Bégin de Saint-Mandé.

Dans l'après-midi, François Hollande avait annoncé que la France allait installer un hôpital militaire en Guinée.

"Il faut une mobilisation internationale (...) La France donc va également agir", a déclaré le président de la République lors d'une conférence de presse.

"J'ai donc décidé d'installer dans les jours qui viennent un hôpital militaire en Guinée forestière, là où se situe le foyer principal de l'épidémie", a-t-il poursuivi, ajoutant que la protection civile serait associée "avec des moyens aériens".

Selon le dernier bilan communiqué jeudi par l'Organisation mondiale de la santé, l'épidémie a fait 2.630 morts sur 5.357 cas avérés. L'agence des Nations unies précise ne voir pour le moment aucun signe de recul de la maladie qui affecte principalement la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia. Des cas ont aussi été signalés au Nigeria et au Sénégal.

"Aucun gouvernement ne peut gérer cette crise tout seul", a quant à lui estimé le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, devant le Conseil de sécurité.

"L'Organisation des Nations Unies ne peut pas le faire toute seule. Cette situation sans précédent nécessite des mesures sans précédent pour sauver des vies et garantir la sécurité.

"Par conséquent, j'ai décidé d'établir une mission sanitaire d'urgence des Nations Unies, combinant la perspective stratégique de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de solides moyens logistiques et opérationnels.

UNE ÉQUIPE AMÉRICAINE À MONROVIA

"Cette mission internationale, qui s'appellera la Mission des Nations Unies pour la lutte contre Ebola (UNMEER), aura cinq priorités : stopper l'épidémie, traiter les personnes infectées, assurer les services essentiels, préserver la stabilité et prévenir de nouvelles flambées épidémiques", a-t-il ajouté.

Barack Obama a annoncé mardi l'envoi de 3.000 militaires en Afrique de l'Ouest dans le cadre d'un vaste plan de lutte contre l'épidémie qui prévoit la construction de 17 centres de traitement.

Une équipe américaine est arrivée jeudi à Monrovia à bord d'un avion militaire C-17 pour évaluer les capacités de l'aéroport. La Grande-Bretagne a par ailleurs promis mercredi 700 lits médicalisés au Liberia.

Une vaste mobilisation pourraient permettre une amélioration de la situation dans les pays les plus touchés, qui comptent 22 millions d'habitants, a souligné Margaret Chan, directrice générale de l'OMS, qui s'est également exprimé devant le conseil de sécurité.

"La croissance exponentielle du nombre de cas menace de pousser les gouvernements au bord du gouffre", a-t-elle toutefois averti.

"Un action concrète sur le terrain est maintenant nécessaire", a quant à elle déclaré Joanne Liu, directrice de Médecins sans frontières.

"Bien que dangereusement tardifs, les engagements comme ceux que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont pris sont ambitieux, mais ils doivent être mis en oeuvre maintenant. Nous ne voulons pas attendre des mois ni même des semaines. Des milliers de vies sont en jeu", a-t-elle ajouté.

Le Conseil de sécurité a également encouragé les gouvernements libérien, sierra-léonais et guinéen "à accélérer la mise sur pied de mécanismes nationaux qui permettent de diagnostiquer rapidement l'infection et d'isoler les cas suspects, d'offrir un traitement, de fournir des services médicaux efficaces aux secouristes, de mettre sur pied des campagnes d'éducation publique crédibles et transparentes et de renforcer les mesures de prévention et de préparation pour détecter les cas d'Ebola".

En guinée, Les corps de huit personnes, dont ceux de trois journalistes, ont été retrouvés dans un village du sud-est de la Guinée après l'attaque mardi d'une équipe chargée de former la population à la prévention de la fièvre Ebola.

(Jean-Philippe Lefief pour le service français)

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